Pour un audit dans la P.N. suite aux suicides nombreux

Ex-Flic invalide Politiquement

/ #56 Suicides suite :

2014-11-10 16:59

Suicides Policiers

Mettre cet acte sur le compte d’un seul problème est impossible voire dangereux car il s’agit en réalité d’un phénomène de « burn out » qui englobe l’ensemble de la vie. Il se traduit par un épuisement progressif, souvent lent, conséquence d’une tension s’étalant sur plusieurs mois voire plusieurs années, entraînant fatigue, démotivation, dévalorisation, sentiment d’incompétence et de mésestime de soi. S’en ouvrir relève dans certains métiers, comme celui de Policer, à dévoiler sa fragilité là où la maîtrise de soi est prônée et exigée.

Les psychologues comme les psychanalystes de métier connaissent bien ce phénomène ainsi que les rouages de ce qui s’apparente à des signes précurseurs de dépression pouvant entraîner un passage à l’acte mortel.

Aucun psy n’a pour obligation de connaître précisément la profession exercée par celui qui vient consulter, la seule nécessité est de savoir entendre sa souffrance et d’en permettre la libération.

Il semble donc et dans tous les cas, tant sur le plan déontologique que sur celui de l’éthique, inadapté qu’une entité sous allégeance de son employeur donc échappant, par le fait, aux règles obligatoires d’indépendance et de discrétion absolue, soit mise en place pour une profession en particulier.

Les suicides policiers ne sont pas une fatalité, chacun devrait pouvoir libérer sa parole sans crainte de le faire dans un espace spécifique où il se sent non seulement écouté mais également protégé. Sans cet espace spécifique, celui qui souffre s’abstiendra de consulter et ira vers la seule issue possible pour lui, la mort.

Le SSPO, et sans présumer de ses compétences, dès lors que sous la dominante du Ministère de l’Intérieur, ne nous semble pas offrir l’efficacité nécessaire à l’écoute du malaise policier.

Des Centres médicaux-psychologiques existent partout en France, au sein desquels des psychologues diplômés exercent. Il est donc tout à fait envisageable de préconiser ce type de consultations, consultations qui se feront en toute discrétion et à l’initiative des intéressés avec l’assurance qu’aucun élément de quelque nature que ce soit les concernant ne sera reporté à qui que ce soit d’extérieur au CMP.

Etudier donc cet aspect ainsi que les modalités de paiement des consultations par un ajout mensuel sur le salaire de chacun, chaque policier utilisant ou non cette ressource pour consulter ou pas sans qu’il ait à en rendre compte à quiconque, peut s’avérer être une solution à analyser.