oui aux reformes, non au hooliganisme

#3: Malak El Idrissi Qaitouni -

Proposition de réformes concrètes et immédiates

I. Emploi

L’emploi  ne se crée pas en parlant, ni en manifestant, mais bien en agissant. Nous devons travailler sur les pourvoyeurs d’emploi, à savoir les entreprises. Dans ce sens, nous devons optimiser les encouragements envers ces derniers afin qu’ils puissent créer des emplois dans les meilleures conditions. Quelques idées dans ce sens :

1. Encouragement fiscal, pour chaque nouvel emploi créé, l’IS peut être diminué de 0,005% (ou selon une équation mathématique et financière adéquate dépendamment du Chiffre d’Affaire ou autre). L’état gagnera doublement : Premièrement, il y aura une recette IGR supplémentaire, et deuxièmement un pouvoir d’achat supplémentaire, donc une consommation supplémentaire et comme résultante, l’état verra ses recettes de TVA augmenter.
2. Encouragement à l’investissement : L’argent de l’investisseur doit être focalisé sur l’outil de production et non dilapidé sur le cout exorbitant de l’immobilier industriel. A l’image d’autres pays, il faut offrir les terrains industriels à des prix symboliques. Aussi, il faut punir les spéculateurs sur les terrains des zones industrielles de la manière la plus sévère.
3. Un travail profond sur l’orientation des jeunes, et ce depuis le collège. Le Maroc n’a pas besoin de grands diplômés « en physique nucléaire, ou encore en astronomie … », même les pays développés tels la Suisse oriente plus du tiers de leurs lauréats vers les diplômes professionnels. Les efforts des centres de formation doivent être accompagnés par une réelle valorisation de leurs diplômés car ce sont ces jeunes experts techniciens« en agroalimentaire, en électricité, en bâtiment » qui apporteront un Plus certain à la création des richesses au sein de l’entreprise et donc au sein du royaume.
4. Taxe Tobin : appliquer une taxe sur chaque transaction financière. Ceci aidera à limiter l’effet dévastateur de la spéculation, réorienter les investisseurs sur des projets économiques type industriel, renforcer le pouvoir de l’état à maitriser les marchés financiers, et enfin le fruit de cette taxe pourra servir à renflouer les caisses de l’état.
5. Taxe Zakat Al Fitr : Nous sommes toujours dans le chapitre de la création d’emploi. Le peuple n’a pas besoin de système d’assistanat ou encore de charité. Nous pouvons avoir une utilisation intelligente de cette Zakat afin de créer des activités génératrices d’emploi. Sur 35 Million de marocain, il y a au moins 80% qui exercent cette Zakat chaque année à hauteur de 20DH/individu. Ainsi, nous pouvons récolter près de 20dh x 80% x 35Million = 560 Million de dirhams par an. Ceci permettra la création d’emploi pour quelques centaines. C’est certe peu à coté du besoin global, mais l’accumulation de tels gestes pourrait amener à une conscience collective et à des résultats probants sur le long terme.

II. Corruption

C’est un fléau, voir le système même. Personne d’entre nous n’a la baguette magique pour éliminer ce virus. Mais est ce une raison pour rester les bras croisés ? Bien entendu, ce ne sont certainement pas les manifestations qui vont changer cette donne, mais il faut aujourd’hui écouter ces manifestants et essayer de répondre à leur requête légitime d’une manière pragmatique accompagnée de signaux forts. Quelques idées dans ce sens :

1. Créer un Centre d’appel Anti-corruption : dans chaque administration ou grande entreprise, afficher en GRAND des numéros d’appels gratuits pour les usagers des services publics, leur permettant d’appeler sur place ce numéro pour dénoncer l’officier ou le fonctionnaire qui ne veut exécuter ces prérogatives que si l’usager se soumette à la corruption. Chaque fonctionnaire devrait avoir un badge sur lui portant un numéro, permettant une dénonciation instantanée. Ce centre doit être indépendant, quite à ce qu’il soit géré par une entreprise privée ou une ONG, et qu’il ait l’accès directe aux hautes autorités pour intervenir efficacement.
2. Le peuple a aussi besoin de signaux forts et immédiats, les services de notre état sont pertinemment au courant des grands corrompus et ceux qui ont profité des délits d’initié, spécialement dans l’immobilier. Alors, il ne faut pas hésiter à donner l’Exemple.
3. Renforcer l’appareil juridique de telle sorte à pouvoir appliquer la loi Marocaine, nous n’avons pas besoin de textes législatives supplémentaires, mais surtout de l’application effective. Renforcer les contrôles en mettant des caméras de surveillance dans tous les endroits sensibles ; mettre à disposition des médias l’accès à toute l’information nécessaire pour divulguer les agissements hors loi ...

III. Pouvoir d’achat

Il est inconcevable d’avoir un même taux de TVA de 20% sur des denrées alimentaires que sur des produits de luxe. Nous n’avons pas à recréer la roue, juste copier ce qui marche et ce qui s’applique en matière de TVA dans les autres pays. Voici quelques idées :

1. Baisser la TVA de 20% à 5% pour l’ensemble des produits alimentaires, ceci est une réelle mesure fiscale pour la couche sociale la plus démunie. Aussi, la DGI ne verra certainement pas baisser ces recettes fiscales en absolu, car le taux de fraude diminuera fortement. La DGI gagnera doublement, et la transparence qu’auront les PME marocaines leur permettront d’avancer avec plus de sérénité et avoir accès aux moyens financiers « bancaires » plus aisément.
2. Baisser le taux de douane pour les denrées alimentaires pour tout produit non confectionné au Maroc. Ceci aidera à la diminution de la contre bande, et infini à l’augmentation de la recette douanière et non sa baisse.
3. Arrêter de se focaliser sur l’Export, mais s’intéresser aussi au marché local en encourageant les activités productrices dont le Maroc a besoin. Ceci permettra d’équilibrer notre balance commerciale et diminuer notre besoin en devise.

IV. Politique

En dehors de l’éducation civique et politique dont notre population s’est éloignée depuis des décennies ; il y a des actions à mener d’une manière urgente. Notre roi est actif et travailleur ayant un panache exceptionnel pour son pays, mais comme le dit si bien le dicton Marocain : « Yad Wahda maka t’kafch ». Un navire ne peut avoir qu’un seul capitaine pour naviguer, mais il faudrait que l’équipage soit au niveau pour accompagner les efforts de son capitaine. Voici quelques idées :

1. Délégation de pouvoir : Il est important que nos gouvernants soient d’un niveau irréprochable pour pouvoir effectuer leurs taches correctement. Ainsi, il faut avoir une réelle machine de recrutement, il faut arrêter les nomination aux postes clés par intervention car tel ou telle personne connaît tel ou telle autre personne. Autant qu’individu, on a plus envie de faire appel à un mécano ou un plombier qu’on connaît, mais ceci peut nous couter très cher car l’expertise de celui qu’on connaît n’est pas forcément à la hauteur. Pour des postes de gouvernants, les conséquences sont bien entendu plus désastreuses. Il faut alors un vrai cabinet de recrutement qui analyse les CV et profils d’une manière anonyme, il faut que le candidat passe des tests psychologiques par des experts, et aussi des tests professionnels par des experts de chaque domaine. Il est inconcevable d’avoir des personnes en redressement judiciaire, ou n’ayant pas payé leurs cotisation CNSS … nominées au sein du dernier conseil des affaires Socio-économiques. Il est inconcevable de voir quelques ministres débarquer de nul part en ayant raté leur carrière en privé et se voir par la suite nommé autant que ministre car ils étaient tout simplement recommandés par tel ou telle personne « parfois de bonne foie ». Pour pouvoir bien déléguer, il faut bien choisir les recrutés.
2. Concentration politique : la maturité des peuples arabes est déjà de mise, il faut avoir des directions politiques claires. Ceci n’est pas possible, si nous continuons à avoir de multiples partis politique. Il faut essayer de réorienter l’organisation de parti de telle sorte à créer deux courants principaux : Gauche et Droite, à l’image des USA ou autres pays développés. « Farrik, Tassoud » n’est plus d’actualité.
3. Donner accès à toutes les couches populaires à la participation d’élaboration ou de proposition politique. L’une des manière concrètes, avoir une chaine Télé dédiée à cela, qui permet des réunions quotidiennes des gens du peuple avec leur représentant politique ou leur adversaire politique ou encore avec les technocrates dirigeant notre cher pays.

Cette liste est non-exhaustive, il y a d’autres axes de réformes à moyen et obligatoirement à long terme, comme l’éducation & la justice. Mais ces idées modestes soient elles, peuvent apporter un apaisement immédiat et des résultats concrets à court terme.

Signé

Mustapha Laraqui

Citoyen du monde

Socio-capitaliste