CONTRE LA CONSTRUCTION D'UN "FOYER OCCUPATIONNEL" A PERIGNAT S/A

Pierre Glace

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2011-12-07 16:43

Il faut bien distinguer la forme et le fond de la contestation qui motive cette pétition. La forme, d’abord : l’utilisation d’une pétition qui se veut argument d’autorité. On peut observer que les initiateurs du procédé ont fait signer toute leur famille pérignatoise, jusqu’au petit dernier, avant de continuer avec la vieille tante qui habite à l’autre bout de la France…En fait, l’idée est de se servir de la pétition (ainsi gonflée artificiellement) pour aller démarcher les habitants jusque chez eux et exposer une argumentation basée avant tout sur la peur et l’émotion, le « sentiment d’insécurité » déjà évoqué pour s’opposer à l’extinction des lampadaires à 23h30…Et ce n’est pas un hasard si les personnes qui organisent ces contestations, pourtant sur des sujets différents, sont les mêmes. On arrive ainsi au fond du problème : la manœuvre politique. La propagation de peurs irrationnelles pour servir avant tout son propre intérêt de récupération électorale.
Quant au projet lui-même, il est normal qu’il soulève des questions et des inquiétudes, surtout dans l’environnement télévisuel « moderne », où chaque soir le journal déverse son flot de faits divers sordides qui vous font craindre votre propre voisin. Mais sur un tel sujet, les raisonnements simplistes conduisent trop souvent à l’amalgame entre psychiatrie, handicap mental et dangerosité. Pourquoi ne pas réclamer, plutôt que de signer une pétition et de distribuer un tract nauséabond, d’abord une journée d’information, où des professionnels et des habitants de communes hébergeant un foyer occupationnel viendraient expliquer la réalité ? On parle ici d’êtres humains malades, et on voudrait nous faire croire que ce sont nous les personnes vulnérables ? S’il faut faire appel aux sentiments, la fraternité semble plus indiquée, et a le mérite d’être une valeur fondatrice de notre vie en société. L’indignation de certains confine à l’indignité. Signer cette pétition relève plus du réflexe que de la réflexion ; gardons un peu d’honneur et de raison.

Cordialement,
Pierre Glace, habitant de Pérignat-ès-Allier