concernant les examens présentiel
Destinataire : catégorie économique et social
Bruxelles le(date) : 15 AVRIL 2020 Session de juin et août
Madame, Monsieur,
Nous vous écrivons cette lettre afin de vous faire part de notre inquiétude concernant le déroulement des examens, principalement concernant le présentiel. Tout d’abord, nous espérons que vous et vos proches allez bien en ces temps troublés. Nous savons que la situation est compliquée et que vous faites tout pour que cela se passe le mieux possible. Nous comprenons et remercions les efforts de certains professeurs qui veulent notre réussite et qui s’investissent afin que nous puissions bénéficier d’un maximum d’informations, en vue de finaliser cette année de la meilleure manière. Cependant, d’autres professeurs ne prennent pas la peine de nous donner les dispositifs nécessaires pour nous permettre de réussir. Ceux-ci ne répondent pas aux e-mails ou nous mentionnent dans leurs e-mails, je cite : « Vous avez le syllabus ». Si nous étions tous capables de faire cela seul, à quoi nous servirait le système d’enseignement, les présences et la participation au cours ? Il est indispensable pour la majorité d’entre nous de suivre les explications du professeur et de prendre des notes afin d’assimiler la matière. Nous n’avons pas tous les outils afin de réussir notre année de la meilleure façon. Il y a également des professeurs qui n'ont pas envoyé de courriels ni donné de consignes depuis le début du confinement, pas de matière à évaluer donc... ? Selon nous, l'enseignement à distance ne remplace absolument pas l'enseignement traditionnel. Les essais réalisés par certains de nos professeurs l'ont très bien prouvés. Nous trouvons que pour certains cours, la méthode d’enseignement choisie et donnée par le professeur, ne nous permet absolument pas d'avoir une compréhension totale de la matière et ne prépare donc pas suffisamment pas aux examens. Autrement dit, le fait ne pas avoir toutes les explications nécessaires pour assurer notre apprentissage et réussite, nous handicape fortement. Nous tenions néanmoins à soulever un point qui nous paraît important : face à cette situation de crise, tous les étudiants ne sont pas égaux. En effet, certains d’entre nous doivent faire face à des problèmes individuels graves, nous avons également des responsabilités, des enfants, une famille qu'il faut gérer au quotidien. Travailler, étudier, s'occuper de sa famille, dans cette situation, ça n’est pas facile. Il faudrait réellement repenser la manière dont cette session d'examens va se dérouler. Selon nous, il serait plus judicieux qu’elle se fasse à distance, compte tenu de la situation actuelle. Il est aussi indispensable de diminuer la matière afin de rester juste et humain. Nous vous demandons de ne pas négliger le fait que nous n'avons pas eu des cours et des explications dites "normales". Cette situation nous pénalise donc fortement. Ensuite, il n'y a qu'à observer notre monde de plus près, de nombreux événements ont été annulés pour se transformer en événement digital. Nombre d'entre nous ne vont plus au bureau pour travailler, à la place nous le faisons de chez nous et cela fonctionne très bien. Il y avait la crainte que les réseaux ne tiennent pas, due aux nombreuses connexions. Résultat ? Tout se passe très bien. Nous demandons aux responsables des catégories économique et sociales de notre école Francisco Ferrer de revoir ces dispositions et de s’adapter à la situation. Pourtant, vous disposez d’assez de matériel afin d’organiser les examens à distance, serait-il possible que vous puissiez prendre vos responsabilités et essayer d’avoir un peu d’empathie pour vos étudiants ? En effet, nous sommes en confinement depuis un mois déjà, et la vie n’est pas prête de revenir à la normale. Concernant la présence aux examens, beaucoup de circonstances nous bloquent : en commençant par la peur, prendre les transports en commun nous mettra, nous ainsi que nos familles, en danger et vu le nombre d’élèves, ne serait-ce que pour notre option, les gestes barrières sont quasiment impossibles. En outre, un stress se rajoute pour nous, ce qui provoquera un sentiment d’angoisse, nous aurons donc des difficultés de concentration lors du passage de nos examens. Ne négligeons pas le fait que certains d’entre nous peuvent être porteurs du virus Covid19. Par ailleurs, nous comptons des mamans, papas, des personnes malades, ou encore des personnes qui ont des maladies chroniques, des personnes qui ont eu le COVID19, des personnes qui ont déjà perdu des proches et ne veulent pas mettre en danger leurs familles en venant présenter des examens. Que se passera-t-il pour les élèves contaminés ou potentiellement contaminés ? Vont-ils être pénalisés ? Ils ne pourront pas présenter leurs examens ? Et devront repasser le tout en août ? Ne serait-ce pas de la discrimination ? Donc encore une fois avoir des examens à distance serait l’idéale. De plus, être dans une école proposant une option "économie" et voir un management négligeant la santé de ses élèves en leur faisant prendre des risques pouvant être évités (examens à distance ou travaux avec un délai afin de préparer au mieux) est surprenant. Nous demandons à ce que nos professeurs s’adaptent à notre situation actuelle (cours à distance, apprentissage seul parfois pour certains professeurs qui ne prennent pas la peine de répondre à nos différentes questions ou qui ne postent rien à part les cours). Nous demandons à ce que la session en août soit égale à celle de juin, c’est-à-dire la cohérence pédagogique, surtout que les professeurs ont tous les outils à leur disposition afin de mettre en place diverses évaluations. Nous demandons également un allégement de la matière. En effet, il ne serait pas juste de présenter une année dite « normale » avec tant de matière et travaux durant une période d’épidémie. Nous éprouvons une peur véritable de revenir soudainement à l'école alors que le climat politique actuel est incertain sur la durée du confinement. Pourquoi spéculer ? Cette incertitude provoque une confusion et est une source de stress. C’est une question d’équité vis-à-vis des étudiants des autres écoles (ULB et ULiège déjà) qui ont l’opportunité de présenter leurs examens à distance sans risquer leur vie et celles de leurs proches. De plus, si les écoles maternelles et primaires restent fermées, qui va garder les enfants des parents qui ont des examens à présenter ? Pour finir, c’est le moment de vivre dans l’ère du temps. On a dû, malgré nous, s’habituer aux cours à distance, dans la même logique, est arrivé le temps de mettre en place des examens à distance.