RECONNAISSANCE DES DIPLÔMES EN TRAVAIL SOCIAL AU NIVEAU BAC+3

Isabelle Chabbert
Visiteur

/ #407 Battez vous et Gagnez !

2011-03-03 23:08

En septembre 1991, débuta la plus longue grève qu’ait connue la profession des assistant(e)s de service social. En novembre 1991, nous avons décidé de reprendre le travail après de longues semaines de luttes mais malheureusement sans avoir obtenu satisfaction sur nos revendications pourtant essentielles:
* homologation du diplôme d’Etat (DEASS) au niveau 2
* salaire d’embauche à 10 000 francs nets
* un service social de qualité.
A partir de collectifs départementaux qui ont été formés, la Coordination Nationale des Collectifs des Assistants de Service Social (CONCASS, a maintenu une activité militante jusqu'en 94 voire 1995 selon les departements... aux cotés des syndicats qui étaient tous très mobilisés, malgré leur surprise face à la nouveauté d'un mouvement initié par une coordination qui s'est cependant toujours située en complémentarité du mouvement syndical.

Unies dans la lutte pour que la qualité de notre fonction soit reconnue et pour que nous puissions agir dans l'intérêt des usagers à la hauteur de ce à quoi nous croyions, nous avons été désunies par les syndicats d'obédience socialiste.

Pour mémoire le ministre de l'époque était Jean Louis BIANCO... ministre socialiste dont on aurait pu espérer (à priori !) une oreille attentive... ce qui fût loin d'être le cas puisqu'il alla même jusqu'à envoyer les CRS déloger les collègues parisiennes soutenues par les provinciales qui avaient symboliquement installé un campement dans un square non loin du ministère de la solidarité.... des cars entiers de CRS sur quelques centaines d'Assistants de service social dont la majorité (voire 90%)étaient des femmes....!

Malgré le désaccord virulent de la CONCASS, de la CGT et de l’ANAS le plan d’action proposé par le gouvernement a été quand même signé par la CFDT, la FEN, et la CFTC. Quelqun a dit "social traitre" ? un peu dur... mais tellement réaliste !

Si vous souhaitez voir le détail du Plan d’action proposé par J. L. Bianco, le 5 décembre 91, retrouvez les ASH, N° 1763, du 13 décembre 91.

Le seul point positif pour les AS en lutte, fut la redéfinition moins restrictive de la fonction d'assistant de service social. Les salaires sont restés encadrés par l’accord salarial signé en février 90 (celui là aussi signé par cinq organisations dont la CFDT et la FEN!). Toute revalorisation restait subordonnée à une éventuelle "rénovation" ultérieure des formations. Le seul engagement concret qui était celui d’accroître les moyens financiers des centres de formation dès la rentrée 92, ne fut pas tenu. Rien ne put être négocié quant aux moyens pour "un service social de qualité", nous avons été renvoyées à nos employeurs respectifs.

Dans le Gard les collègues courageuses et déterminées ont obtenu une revalorisation salariale.

Je souhaite bon courage et bonne chance aux collègues qui persistent à vouloir faire reconnaitre notre profession en leur souhaitant de savoir faire face avec conviction et détermination et GAGNER, ce que nous n'avons pas été capable de faire il y a 15 ans, par manque de détermination mais sans doute un peu par immaturité politique!