RECONNAISSANCE DES DIPLÔMES EN TRAVAIL SOCIAL AU NIVEAU BAC+3


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2011-03-28 12:55



Formations sociales 2011/2013 : un coin du voile est levé
Approuvé par le Conseil supérieur du travail social le 23 mars, le projet d'orientations nationales des formations sociales 2011-2013 encourage la création de "Hautes écoles professionnelles en action sociale". "Cette innovation permettra d'inscrire les formations (...) dans un paysage européen plus large", a vanté la ministre des solidarités. Qui a évoqué d'autres d'évolutions

"Les travailleurs sociaux vont être amenés à jouer un rôle croissant dans notre société dont l'espérance de vie ne cesse de s'allonger". C'est l'un des messages portés par Roselyne Bachelot-Narquin en clôture de l'assemblée plénière du Conseil supérieur du travail social (CSTS) qui s'est tenue le 23 mars. À l'ordre du jour de la séance : l'examen des "orientations nationales pour les formations sociales 2011-2013". Le document, que nous nous sommes procuré, a été globalement approuvé par le conseil qui a émis un projet d'avis favorable. Il reste pour l'heure la chasse gardée du ministère des solidarités, susceptible de l'amender. La "feuille de route de l'État", ainsi que l'avis définitif du CSTS, devraient être publiés "au cours du second trimestre", assure un communiqué de presse ministériel diffusé dans la foulée de la réunion. Dans cette attente, tour d'horizon des principales perspectives qui se dessinent.

Cap sur la création des Hepas
Projet phare développé par l'Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale (Unaforis), la création de "Hautes écoles professionnelles pour l'action sociale" (Hepas) a désormais le soutien officiel de la ministre des solidarités. Elle y voit, avec la création de "pôles régionaux en lien avec l'université", le moyen "d'inscrire les formations [sociales] françaises dans un paysage européen plus large". Un tel arbitrage ne saurait surprendre outre mesure. L'ancien directeur général de la cohésion sociale (DGCS), Fabrice Heyriès, s'était déjà prononcé en ce sens le 26 octobre dernier, lors de la première conférence nationale des formations sociales. Il n'en demeure pas moins que cette perspective n'enchante pas tout le monde, en particulier l'Association des formateurs du secteur sanitaire, social et éducatif (Aforssse). Par ailleurs, en l'état actuel, de nombreuses questions demeurent en suspens : quels moyens l'État mobilisera en faveur des Hepas ? quand les premières verront-elles le jour ? Autant de points cruciaux que le document soumis au CSTS jeudi dernier n'aborde pas.

Des formations en adéquation avec les pratiques ?
En dehors de la création des Hepas, censée accroître la "cohérence et [la] lisibilité de l'offre de certification", le ministère des solidarités a retenu comme priorité l'amélioration de "l'observation des besoins". Une problématique à géométrie variable puisqu'elle couvre à la fois la nature des emplois et les modes d'acquisition des compétences. L'une des difficultés pointées dans le projet examiné par le CSTS tient au fait que "les processus d'admission à l'entrée en formation" s'apparentent "à une logique de concours". Or, pour le ministère, ils "devraient évoluer pour mieux correspondre à une mesure des aptitudes permettant à des personnes ayant des expériences de vie et des parcours scolaires diversifiés d'accéder aux formations". Sans surprise, le recours à la validation des acquis de l'expérience (VAE) est encouragé par les pouvoirs publics. Plus novatrice est l'idée de "progresser dans la connaissance des contenus et situations réelles de travail (...) dans les travaux de recherche, d'analyse, de contrôle-qualité et d'évaluation des formations". Reste encore à savoir de quelle manière cet objectif ambitieux sur le papier sera atteint.

L'architecture des certifications sous surveillance
Autre chantier à venir : l'évaluation des effets de la réingénierie des diplômes en travail social ("profil" des professionnels, nouvelles compétences, diversification des secteurs d'activités et des emplois occupés...). Parallèlement, le ministère des solidarités souhaite "définir les éléments de culture commune aux professionnels du travail social pour expertiser une possible évolution de l'architecture des certifications "telle que proposée par le réseau des établissements de formation". Il envisage encore d'identifier "de façon plus précise la ligne de partage entre les compétences dites « génériques » qui, à ce titre, relèvent d'une qualification pouvant être certifiée et les compétences « contextualisées » susceptibles de relever de l'adaptation à l'emploi et donc de la formation continue".

L'ouverture à l'Europe
Le déploiement des formations sociales au cours des trois prochaines années sera par ailleurs placé sous le signe de la "mobilité étudiante et la mobilité des professionnels au niveau européen". L'une des priorités retenus par le ministère est de veiller à ce que "les diplômes de travail social post-bac soient positionnés au même niveau du CEC [cadre européen des certifications] que leurs homologues européens".

Couac sur les filières socio-éducatives
Bien loin de cette image un peu glacée de l'évolution des formations sociales, les organisations syndicales siégeant au CSTS se sont insurgées contre le refus de Roselyne Bachelot-Narquin de soumettre à la séance plénière du conseil "les avis du collège syndical portant sur l'avenir de la filière socio-éducative". "Ce choix présenté comme technique est un choix profondément politique", dénoncent-elles dans un communiqué commun. Les six syndicats attendaient du CSTS "un engagement vers les professionnels" avant la réunion du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale [CSFPT] qui doit se prononcer sur les "décrets-cadres" le 13 avril prochain. Car, poursuivent-ils, "les décisions prises pour la filière socio-éducative au CSFPT (...) auront des incidences pour l'ensemble des personnels publics et privés".


Ne manquez pas le prochain mensuel de TSA !
Dans son édition d'avril à paraître, le mensuel de TSA consacre son "Grand angle" aux enjeux de la création des "Hautes écoles professionnelles pour l'action sociale" (Hepas). Au menu : décryptage des projets portés par l'Unaforis et des réactions qu'ils suscitent, présentation du Groupe des instituts régionaux de formation des acteurs sociaux (Girfas) de Bretagne, zoom sur le partenariat mené entre un centre de formation aux métiers du sanitaire et du social et une université (Lyon 2) et enfin un détour rapide vers la Belgique.




Par Sybilline