Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)


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/ #556 Re:

2013-11-27 12:22

#543: -

"De même lorsqu'ils se proposent si aimablement de nous offrir des heures de cours supplémentaires, gratuitement, et surtout sans en parler à l'administration"

Diable ! Qu'auraient-ils donc à cacher à l'administration ? Faire leur job sans compter leur temps peut-être ? Il faut réfléchir un peu avant de dire n'importe quoi.

En outre votre lecture du document que vous mentionnez est malhonnête. Le montant que vous indiquez pour un prof "en début de carrière" est, d'après ce document, celui atteint après 10 à 20 ans de carrière. Comme un prof de prépa débute rarement avant 28-30 ans, parce qu'il a fait un peu de recherche, passé l'agrégation (avec un très bon rang sans quoi il est absolument impossible d'obtenir un poste en prépa), une thèse, etc, vous parlez de "débutants" très qualifiés qui ont entre 40 et 50 ans !

Enfin, vous vous trompez lourdement sur un autre point : oui, Vincent Peillon veut faire péricliter les prépas. Avec cette méthode odieuse qui consiste à tenter de dresser les enseignants les uns contre les autres. Mais en vérité, les prépas ne sont pas, et de loin, ses seules cibles. A travers cette refonte des statuts des enseignants, il veut les larbiniser. Un enseignant, de prépa ou d'ailleurs, ne sera plus une personne responsable, capable d'autonomie, un pédagogue qui fait des choix et s'investit de son plein gré dans la vie de son établissement (et je vous prie de croire que c'est intense), mais un employé à qui on pourra intimer l'ordre d'exécuter telle ou telle tâche administrative n'ayant rien à voir avec son métier. Une infantilisation généralisée. A la clé, prévoyez la disparition des CPE et des CoPsy. J'ai passé 15 jours pleins, cet été, à préparer un exposé de vulgarisation scientifique dans un cours de philo d'une classe qui n'est pas la mienne, sur l'invitation du collègue philosophe. C'est un travail bénévole que j'ai fait avec plaisir. M'adresser à un public différent de mon public habituel m'oblige à des remises en question, à changer de point de vue, à affiner mes connaissances. J'utiliserai ensuite ces acquis avec mes propres élèves. Mais après cette réforme, il est évident que je ne ferai plus ce genre de chose. Qui y aura gagné ? Certainement pas les élèves. Luc Chatel et tous ceux qui rêvent d'importer les méthodes de management du privé (ou d'un certain privé, ne généralisons pas : certaines boîtes fonctionnent intelligemment) doivent se frotter les mains. On se demande de plus en plus ce que ce gouvernement a à voir avec l'idée de gauche.

Allez, quelques petits rappels, juste pour rire :

http://www.youtube.com/watch?v=W8bouyzFt_E

et le meilleur pour la fin :

" Vouloir réformer l'éducation contre les enseignants est une absurdité." Vincent Peillon, 21 novembre 2011.