Non à la taxe kilométrique-Neen aan de kilometerheffing-


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2014-02-19 15:04

Le PTB veut une alternative sociale et durable à la taxe kilométrique
12 Février 2014
auteur:
Tom De Meester
auteur:
Jos D’Haese

Pour lutter contre les embouteillages et bouchons, les trois gouvernements régionaux veulent lancer un projet pilote de « taxe kilométrique »: tout automobiliste devra dorénavant payer 5 à 9 centimes d’euro par kilomètre. Pour le PTB, cette taxe est injuste et asociale. Des alternatives existent.

La taxation au kilomètre est une idée inepte, pour plusieurs raisons. Premièrement, elle est injuste. La taxe punit les travailleurs qui ne peuvent pas se débrouiller sans voiture, et cela fait un bon paquet. Les entreprises et usines ne sont pas généralement pas situées à côté des gares, et les bus vers les zones et parcs industriels sont peu fréquents. 62.000 personnes travaillent dans le port d’Anvers, mais il n’y a pas ou à peine de transports en commun vers ces lieux. Il n’est donc guère étonnant que les routes soient saturées. Sanctionner des gens parce qu’il n’y a pas de transports publics près de chez eux ou de leur travail est socialement injuste.

En outre, la politique du marché de l’emploi contraint les chômeurs à chercher du travail toujours plus loin de leur domicile. L’Onem oblige les gens à accepter tout travail convenable dans un rayon de 65 kilomètres. Dans un marché du travail hyper flexible et très exigeant, des transports en commun conçus selon les besoins des gens sont une nécessité, mais on est à des années-lumière.

Deuxièmement, une taxe kilométrique est asociale. Le CEO dans son Audi A6 paie autant aux heures de pointe qu’une nettoyeuse dans sa Citroën Saxo: neuf centimes au kilomètre. Cette taxe est un montant fixe à la consommation, ce qui est tout sauf social. Pour les bas revenus, la taxe au kilomètre est proportionnellement beaucoup plus dure à encaisser, alors que les gros revenus vont à peine le sentir passer, ce qui n’est pas social. Est-ce là la société que nous voulons ? Une société où le droit à la mobilité est accordé uniquement à celui qui peut se le payer ?

Le parlementaire Groen Kristof Calvo peut certes ironiser sur Twitter que, en étant contre la taxe kilométrique, le PTB n’est pas « sincèrement préoccupé par l’environnement ». Mais le PTB opte résolument pour une politique environnementale socialement juste, où l’écologie va de pair avec la justice sociale.

Troisièmement, la taxe kilométrique n’est pas durable. D’une part, parce qu’elle ne tient pas compte des émissions de CO2 des voitures – une voiture familiale économique et un gros 4X4 glouton en diesel paient la même chose. Mais aussi, d’autre part, parce que celui qui n’a pas d’alternative prendra de toute façon sa voiture. Et ce n’est donc pas en sanctionnant financièrement ces automobilistes qu’on réduira le nombre de voitures dans la circulation. Selon Bart Van Craeynest, l’économiste en chef de Petercam, on peut tout résoudre en faisant payer les gens. « Par essence, le problème des embouteillages est une question relativement standard – un problème d’offre par une mauvaise fixation de prix, ce que l’on enseigne dans tout cours de base d’économie. » Mais on ne résout pas le problème des embouteillages en collant une étiquette de prix sur chaque kilomètre. Pour cela, il faut des solutions structurelles, de société.

Quatrièmement, la taxe kilométrique existe en fait déjà. Les défenseurs de la taxe kilométrique veulent remplacer la taxe sur la circulation par une taxation « intelligente » au kilomètre, qui ne taxe pas la possession d’une voiture mais son utilisation. En soi, cet argument n’est pas insensé. Simplement, c’est déjà le cas. L’usage de la voiture est déjà taxé et découragé aujourd’hui par les accises et la TVA sur l’essence et le diesel. Plus on roule de kilomètres, plus on paie de taxes sur le carburant consommé.

Cinquièmement, quid de la vie privée ? Voulons-nous vraiment un Big Brother, un système central qui rassemble des informations détaillées et trace tout véhicule, son conducteur et son itinéraire ? Certes, c’est ce que font aussi les smartphones et systèmes GPS, mais à la différence que c’est le conducteur qui en a le contrôle ; ce qui est bien différent du système de traçage de la taxe kilométrique. Là est toute la question : la taxe kilométrique peut-elle résister à l’épreuve de la vie privée ?