Nous protestons contre le traité transatlantique.

Au prétexte de renforcer la compétitivité de l’UE et des USA, face notamment à la Russie et à la Chine, au moyen de mesures obsolètes s’inscrivant dans un courant politique néo-libéral qui ne fait que renforcer les inégalités et déréguler des systèmes pourtant nécessaires au vivre-ensemble dans des conditions acceptables, et alors que nous traversons une crise démocratique, politique et économique majeure, ce projet d’accord démantèle la souveraineté des Etats et donc des citoyens, pour renforcer encore le pouvoir des multinationales et de son actionnariat associé.

Ce texte, s'il était signé, limiterait la capacité des gouvernements américains et européens à négocier la baisse du coût des soins pour les programmes publics de santé, il renforcerait la capacité des banques commerciales à développer des activités spéculatives (oubliant les causes de la crise...), il entraînerait un recul vis-à-vis de la protection du consommateur (concernant l'étiquetage et le contrôle des produits importés, notamment), il permettrait aux multinationales un accès aux informations personnelles pour créer un profilage des individus, y compris par le biais du recoupage de données anonymes, il permettrait également aux multinationales d'être indemnisées aux frais du contribuable, en cas de législations nationales qui leur seraient défavorables...

La Chine et la Russie connaissent une croissance négative, c’est-à-dire une croissance profitant à une petite minorité de la population. Bien sûr, le niveau et la qualité de vie de certains chinois et russes s’est améliorée ces dernières années et une classe moyenne a émergée, mais de nombreux problèmes d’ordre économiques, sociaux et environnementaux perdurent et, surtout, les richesses et donc le pouvoir économique et politique d’une petite minorité n’ont cessé de croître. C’est ça la croissance ! En Russie, l’endettement à la consommation est considérable. La croissance est donc à relativiser.

En outre, être aussi compétitifs que la Chine et la Russie induit forcément un nivellement par le bas des conditions de vie et de travail des américains et européens pour se mettre au même niveau que leurs homologues chinois et russes… Il est temps de revoir notre modèle économique et de sortir d’un modèle qui a profité du contexte des années 70 pour s’ériger en véritable dogme. Il suffit de ne favoriser que les multinationales en leur accordant subventions et avantages fiscaux, en leur permettant de faire de l’évasion fiscale tout en faisant payer le note aux contribuables à travers des mesures et plans de rigueur budgétaires, économiques et sociaux. Si, en plus, celles-ci devaient se placer au-dessus de la souveraineté des peuples, ce serait la fin de la démocratie.

Sur le chantage de la délocalisation et le chômage qui en découlerait, il suffit de répondre aux multinationales que les USA et l'UE sont encore les 1ers marchés de consommation dans le monde. En conséquence, une entreprise qui part sera en principe remplacée par une autre, voire plusieurs autres, qui s’implanteront ou se créeront pour avoir accès à ce marché local et ce, conformément aux thèses libérales classiques. Il faudrait également institutionnaliser davantage le lobbying et que l’on permettre aux associations et organisations citoyennes de participer aux discussions.

Il est tant de changer la donne, c'est pourquoi je soutiens personnellement Nouvelle Donne.