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DSK, et si tout était faux dès le début ?


Ceux qui doutent encore du pouvoir de la Vérité pourraient en prendre pour leur grade.


Dès le 14 mai, cet abracadabrantesque château de cartes menaçait ruine. Mais peu nombreux étaient ceux qui pariaient sur son effondrement à court terme. Tandis que la plupart des éditorialistes soufflaient passionnément sur les braises.

Christine Boutin en visionnaire, fut l'un des rares observateurs à avoir le mot juste, lorsque le député UMP Bernard Debré en éclaireur, tirait à boulets rouges avec un croc de boucher.

Vladimir Poutine en fin connaisseur, exprima son scepticisme quant à cet étrange viol commis par un homme sur le point de se déclarer candidat à la présidence de la République. La presse russe observa même que pour évincer des adversaires politiques, le crime sexuel était le moyen le plus habile et facile.

Tous ceux qui invoquaient un complot ou même un simple piège étaient moqués et immédiatement mis à l'index. A l'exception du Nouvel Obs qui dans un article de Bruno Roger-Petit s'interrogeait sur les liens entre Nicolas Sarkozy et la police new-yorkaise si complaisante avec l'accusation, la presse française semblait faire l'unanimité sur un point : l'ancien directeur du FMI, un "pervers" présumé coupable à cause de ses frasques passées avait reçu le châtiment qu'il méritait.

Curieusement, les personnes qui jugeaient sévèrement DSK à partir de son passé soi-disant sulfureux étaient les premières à requérir beaucoup d'indulgence vis-à-vis de son accusatrice aux moeurs pourtant plus que douteuses. Nafissatou Diallo a déjà menti à plusieurs reprises sous serment et fréquenté des truands embastillés pour des faits graves.

Or, depuis le blanchiment de DSK le 23 août, les langues se délient. La Vérité éclaire jour après jour comme une torche qui brûle.

Ainsi, Me Brafman qui n'est pas particulièrement connu pour fumer la moquette, s'interroge sur des "points obscurs" qui le troublent tellement qu'il envisage de prolonger son enquête sur le plan international.

Michel Taubmann, auteur d'une biographie de DSK qu'il a rencontré récemment, va encore plus loin et parle d'un piège que la femme de chambre Nafissatou Diallo aurait tendu à DSK. Une femme de chambre pourtant défendue par le Sofitel qui se mure dans un silence suspect et interdit à son personnel de faire une quelconque déclaration.

Un cadre du groupe Accor auquel appartient le Sofitel a envoyé au ministère de l'intérieur un mail tout aussi suspect. Pour ce forfait a priori humouristique selon lui, il a quand même écopé d'une sanction disciplinaire au nom du droit de réserve (sic).

Etrange enfin, le silence ahurissant de l'Elysée dans le cas DSK. Elyése si impliqué d'habitude dans les dossiers des ressortissants français à l'étranger, à l'instar de l'affaire Florence Cassez qui a failli provoquer une crise diplomatique avec le Mexique...

Nous étions peu nombreux à croire à l'innocence de DSK. Il a été blanchi plus tôt que prévu. Nous sommes aujourd'hui de plus en plus nombreux à croire qu'il a été victime au moins d'un lynchage médiatique qui se poursuit d'ailleurs sous nos yeux.

Plutôt que de céder aux sirènes de faux sondages vite sortis du chapeau du magicien pour faire en réalité diversion et allumer un contre-feu, attendons que DSK revienne et dise lui-même aux Français ce qu'il a sur le coeur.

Les gens qui doutent encore du pouvoir de la Vérité à rétablir la Justice pourraient en prendre pour leur grade...


(article d'Alexandre Thomas)