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/ #2879 Les candidats à la primaire PS embarrassés par le retour de DSK

2011-09-04 11:55


Le retour de Dominique Strauss-Kahn en France, en pleine campagne pour la primaire PS, risque d'embarrasser sérieusement les candidats socialistes qui, pour la plupart, ont déjà pris leurs distances avec l'ex-star des sondages, aujourd'hui très mal vue par les Français.



En première ligne, Martine Aubry, qui était liée à DSK par un pacte pour le scrutin des 9 et 16 octobre (l'un n'irait pas contre l'autre), s'est nettement démarquée de son ancien allié.

Mardi dernier, la maire de Lille a dit partager l'avis de "beaucoup de femmes" sur l'"attitude" de Dominique Strauss-Kahn à leur égard, avant de se défendre jeudi d'avoir pris ses distances.

Radical, Arnaud Montebourg a demandé mercredi que l'ex-patron du FMI fasse des excuses "aux socialistes, au peuple de gauche" et "ensuite qu'il garde le silence". L'ancien Premier ministre Michel Rocard a été encore plus expéditif en jugeant qu'il était atteint d'une "maladie mentale", avant de s'excuser.

François Hollande, qui ne veut surtout pas participer à cette "espèce de feuilleton" autour de DSK, martèle qu'il ne se "laisse détourner par rien" et qu'il s'est lancé dans la campagne de la primaire en mars, bien avant l'arrestation de l'ex-patron du FMI.

Manuel Valls et Ségolène Royal ont appelé à la retenue, le premier conseillant d'"être digne et décent", la seconde annonçant par avance qu'elle ne ferait "aucune petite phrase qui dégrade le débat politique".

Pour le politologue Stéphane Rozès, interrogé par l'AFP, DSK, de toute façon, "reste un boulet pour le PS" et "moins les socialistes parleront de lui, mieux ce sera". Selon le président de Cap (Conseil, analyse et perspective), Martine Aubry est celle qui risque le plus de pâtir de son retour. Pour l'instant, "son attitude n'est pas bonne : elle oscille sans cesse, elle fluctue en fonction des circonstances" dans ses déclarations, estime-t-il.

Pour Gérard Grunberg, "on peut comprendre" que Mme Aubry ait "pris ses distances" car le rapport du procureur Cyrus Vance en faveur de l'abandon des poursuites contre M. Strauss-Kahn, dit-il à l'AFP, "montre qu'il y aura toujours une grosse incertitude sur ce qui s'est passé".

Trois mois et demi après son arrestation pour crimes sexuels, l'ex-patron du FMI a bénéficié le 23 août d'un arrêt des poursuites pénales le visant, la justice américaine ayant mis en doute la crédibilité de la femme de chambre de l'hôtel Sofitel de Manhattan, qui l'accusait de viol.

"Le fait qu'il n'y ait pas eu de procès mais seulement un arrêt des poursuites n'est pas une bonne chose", renchérit M. Rozès.

Selon M. Grunberg, DSK "est hors course au moins jusqu'à l'après-élection présidentielle". "Que les candidats prennent leurs distances confirme l'idée que ni les uns ni les autres n'ont envie qu'il revienne sur le devant de la scène". En tout état de cause, ni le PS, ni les électeurs n'ont "envie qu'il revienne", dit-il. Comme le montre un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche, selon lequel une large majorité des Français (61%) est opposée à un retour de Dominique Strauss-Kahn dans une fonction ministérielle (ministre ou Premier ministre) en cas de victoire de la gauche en 2012.

M. Rozès considère lui que "la seule façon pour Dominique Strauss-Kahn de s'en sortir, c'est de faire une contrition forte". A Washington, l'ancien ministre de l'Economie est allé présenter ses excuses aux employés du FMI, parlant d'"une erreur" de sa part.

Enfin, sur le plan judiciaire, M. Strauss-Kahn devrait répondre en France d'une plainte de la journaliste et romancière Tristane Banon, qui l'accuse de tentative de viol.

AFP, Mise à jour : 4 septembre 2011