Non au parc éolien sur le plateau remarquable d'Innimond


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2015-05-11 10:44

 

A Cuxac-d'Aude, stupeur et indignation après le feu vert éolien

Le 21 janvier à 6h00 par V. D. | Mis à jour le 21 janvier

Le tribunal administratif vient d'autoriser le parc de cinq éoliennes de Valeco. Un ancien dossier refusé une première fois. Réactions aux Garrigots.

Aux Garrigots, c'est la consternation. Car si les riverains qui ont rejoint le collectif étaient suspendus à l'autorisation judiciaire du permis de construire, le temps avait eu tendance à éloigner la menace. Mais depuis quelques jours, l'horizon est barré par la perspective des mâts prochainement érigés, pour les premières rangées d'habitations, à 500 mètres à peine

"Je suis écœurée, c'est lamentable. On se demande comment à un certain niveau, on peut imaginer que des gens puissent vivre à 500 mètres d'aérogénérateurs. On n'est pas un pays de liberté, c'est pas vrai !" déplore, très affligée, Josette Biggieo. "Je suis désolée exprime sa voisine, Monique Germa. Car nous les aurons sous le nez. S'il n'y avait pas de terrain disponible, je comprendrais, mais c'est tout le contraire ! Là, il y a énormément d'espace autour et ils installent des éoliennes de 100 m de hauteur devant nous. Imaginez-vous le bruit ? Les valeurs des maisons sont dépréciées. Ce permis a été autorisé avec deux éoliennes en moins par rapport au permis initial, pour des raisons faunistiques. Et nous alors ? La réalité, c'est que notre vie compte moins que celle des oiseaux".

Entre l'eau et le vent

Au total, 600 personnes sont directement concernées par le projet éolien de SA Valéco SPE, que le juge vient d'autoriser. Un ensemble de résidences très étalées dans les écarts de Cuxac-d'Aude, entre le chemin des Garrigots, le chemin Mouchaïras, et celui de l'Horte de Senty. Un ensemble urbain désormais délimité par les digues et... les futures éoliennes. "On considère qu'un parc éolien fait chuter l'estimation financière de votre bien à 20 %" déclare, d'emblée, Martine Nothacker. "Je suis consternée, explique cette riveraine qui a dépensé beaucoup d'énergie dès la première heure. "Nous sommes extrêmement choqués, car ce second permis a été accordé par le préfet dans la plus grande discrétion. Il n'y a pas eu d'enquête publique, au motif que le second dossier était le même que le premier. C'est lors d'une promenade que l'un d'entre nous est tombé sur un panneau devant le domaine d'Aubian relatif au permis de construire du parc éolien".

Les riverains s'organisent alors pour attaquer ce nouveau permis. Car il y 5 ans, lorsqu'un premier permis de construire de 7 éoliennes de la société Valeco avait été refusé par le préfet, les riverains avaient soufflé, heureux de ce dénouement. Mais c'était seulement une bataille gagnée et la société vient maintenant de remporter une nouvelle manche. "Je suis étonné et déçu, réagit M° Moreau, avocat du collectif, autant par le résultat que par la légèreté de l'examen. Le juge n'a pas tenu compte d'éléments qui entachent la procédure et la rendent irrégulière, comme le dossier incomplet de l'avis défavorable de la DIREN, ou encore qu'il ne soit pas fait mention dans le permis du poste électrique". "Nous avons l'impression de ne pas avoir été pris au sérieux. C'est politique. Quels que soient nos arguments, ils auraient été balayés" résume tristement Martine Nothacker.

Le collectif n'a pas encore décidé ou non d'interjeter appel de ce jugement.