Comité de soutien pour l'expression et les libertés syndicales

Le tribunal correctionnel de Roanne vient de condamner Jean-Paul Barnaud, Cristel Coste, Gérald Dionizio, Didier Marchand et Christian Osete, syndicalistes CGT, à « 2 000 euros d'amende pour dégradation de biens publics » tout en les relaxant des poursuites d'outrage introduites contre eux.

La relaxe dans une affaire plaidée sans plaignant contre les accusés, puisque le député et le sous-préfet à l'origine des poursuites avaient retiré leur plainte, est juste et normale. Dans ces conditions, l'amende de 2 000 euros est une sanction incompréhensible et disproportionnée au regard du préjudice et n'a pour objectif que de décourager l'action syndicale et dissuader les salariés en lutte de s'exprimer.
Il souffle un vent mauvais sur la France : on réprime les travailleurs, les syndicalistes qui luttent pour leurs droits. Il n'a pas suffi au pouvoir de faire passer en force sa réforme injuste et irresponsable des retraites, il lui faudrait aussi punir ses opposants. En agissant de la sorte, il porte atteinte à notre démocratie, à la République.

Nous nous élevons contre ce jugement qui revient à criminaliser l'action syndicale comme le montre la décision du Tribunal de leur refuser la dispense d’inscription au casier judiciaire, inscription qui leur sera préjudiciable dans la poursuite de leur carrière dans la Fonction publique.

Avec les 5 de Roanne qui font appel de cette condamnation injuste, nous serons de toutes les actions de soutien et de solidarité pour obtenir leur relaxe totale.

Marie-George Buffet, députée de Seine Saint-Denis, ancienne ministre
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et conseiller régional d'Ile-de-France