NON à l'usine de METHANISATION à LA TORCHE !

visiteur

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2018-10-30 21:33

Plomeur

Méthanisation : de l'eau dans le gaz ?

https://www.ouest-france.fr/bretagne/plomeur-29120/methanisation

Par Ouest-France Modifié le 24/10/2018

Justice

Le projet d'exploitation d'une unité de méthanisation au lieu-dit Kerverret, porté par la SAS Agris méthaniers bigoudens (AMB), est-il encore d'actualité ? La question a eu de quoi faire douter la cour administrative d'appel de Nantes, vendredi, de l'intérêt d'avoir instruit un dossier qui traîne depuis quatre ans.

Le 15 juillet 2014, le préfet du Finistère avait délivré un récépissé de déclaration assorti de prescriptions (une cuve d'une hauteur de 10 m réduite à 9 m). Sur une parcelle agricole située entre des établissements de maraîchage et de culture de bulbes à Kerverret, à 2 km de la Torche, l'unité doit occuper 8 000 m2. Ses promoteurs assurent qu'elle sera masquée par un rideau d'arbres et inodore à 97 %. Deux fosses semi-enterrées reçoivent les lisiers (par lisioducs enterrés) et les résidus de culture (végétaux) provenant de quatre établissements du secteur, dont l'élevage de porcs du Gibit, à Plomeur.

La fermentation produit un gaz alimentant une turbine productrice d'électricité en mesure d'alimenter 800 foyers. Ainsi qu'une chaleur résiduelle que le bulbiculteur Kaandorp prévoit d'utiliser.

L'autorisation était contestée par l'association La Torche nature environnement (TNE) qui avait été déboutée en première instance, le 9 juin 2017, par le tribunal administratif de Rennes. Depuis, les deux parties étaient irréconciliables. Les AMB avaient été jusqu'à tenter de « dédiaboliser » leur projet en s'invitant, début septembre, à l'assemblée générale de l'association.

« Un terrain gorgé d'eau »

L'installation classée protection environnementale (ICPE) justifie-t-elle les craintes de l'association environnementale ? Pas aux yeux du rapporteur public de la cour d'appel nantaise. Ne traitant que 26 tonnes de lisier par jour, elle ne relevait que d'une simple « déclaration » selon la nomenclature des installations de biogaz. Et le Code de l'environnement n'imposait pas le détail de l'étude géotechnique exigée par les opposants. Le magistrat a donc préconisé aux juges le rejet de la requête de la TNE.

« Comment accepter d'ignorer où passera le lisioduc dans un terrain gorgé d'eau ? s'est insurgé l'avocat de l'association. Ce terrain est un lac et personne ne s'y risque. C'est un projet mort dans l'oeuf. »

Les AMB n'ont pas répondu à nos sollicitations. Verdict dans deux à trois semaines.