NON à l'usine de METHANISATION à LA TORCHE !

visiteur

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2019-01-25 22:09

La méthanisation oui, mais pas n’importe comment !



 

... Un autre écueil est lorsque l’unité de production devient une « usine » et va chercher son approvisionnement à plusieurs centaines de kilomètres comme pour le méthaniseur de Gramat dans le Lot.

C’est pour cela que je suis très critique vis-à-vis de certaines des préconisations du groupe de travail parlementaire sur la méthanisation publiée en mars dernier. Deux préconisations m’interpellent particulièrement et me font penser que mes collègues font fausse route. Il s’agit de celles concernant la simplification de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et la simplification de la réglementation « loi sur l’eau ». Ces préconisations renforcent la création de grosses unités de méthanisation. Il faudra attendre d’atteindre le seuil de 100 tonnes par jour de matière traitée pour qu’un méthaniseur soit déclaré ICPE. Les riverains devront alors aller très vite, car le délai d’instruction pour l’autorisation ne sera que de 6 mois et l’installation ne seraient plus soumise à la loi sur l’eau qui exige des études d’impact et enquête publique. Pourtant, des études d’impact, il serait nécessaire de les conforter…

La gestion des digestats
En effet, j’ai été interpellé par plusieurs associations et collectifs de citoyens de Bretagne, d’Anjou et du Lot sur un problème de pollution mal connu, mais néanmoins très préoccupant. Il s’agit de la pollution des sols et des cours d’eau par des molécules toxiques présentes dans certains digestats de méthaniseurs. Ces digestats, ce sont les « boues » qui restent une fois que les déchets organiques mis dans le méthaniseurs ont fermenté et ont produit du méthane....

... Attention aux pollutions
Dans certains cas, le digestat contient des germes pathogènes, des résidus d’antibiotique, des métaux lourds, des siloxanes (perturbateur endocrinien et possible reprotoxique). Comment cela est-il possible ?  Cela est dû à une généralisation de l’utilisation des boues de station d’épuration dans les méthaniseurs...

... Or, cette généralisation de l’utilisation des boues de station d’épuration est applaudie par les parlementaires du groupe de travail. Leur appel au renforcement des démarches de qualités restera un vœu pieu si les mesures qu’ils préconisent ne sont que guides, chartes, labels, certifications et normes et si les acteurs de la filière n’ont qu’une obligation de moyen selon leur compétence et non pas de résultats. Au final, qui sera responsable d’une pollution de rivière, de nappe phréatique ou de denrée

alimentaire ?

En Bretagne du digestat brut a coulé d’une fosse de stockage vers une rivière, tuant la faune aquacole sur un kilomètre. En Anjou, du digestat aurait pollué la nappe phréatique avec des bactéries d’origines fécales, intoxiquant, vaches, lait et veaux. Dans le Lot, les riverains et des scientifiques s’inquiètent car le digestat épandu brut, encore liquide sur le sol, passera très rapidement dans la nappe phréatique en raison du caractère karstique du causse. Pourtant, des directives de la chambre d’agriculture existe dans d’autres zones karstiques françaises pour ne pas y réaliser d’épandages de digestats bruts...