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2011-12-27 00:39

Sur le site de slate deux très bons articles sur la Turquie,


Un commentaire

 Je suis turcophile. Je souhaite vivement la rentrée de ce pays dans l’UE – pour son bien et pour le nôtre. J’admire les efforts du premier ministre actuel pour réconcilier son état laïc avec sa religion musulmane tout comme la France a su faire avec le catholicisme.

Ces efforts méritent notre soutien même si l’on ne partage pas mon enthousiasme pour ce peuple. C’est dans notre intérêt tout simplement.

C’est pourquoi la nouvelle proposition de loi (qu’on voit apparaître chaque fois qu’une élection importante se présente) qui condamne explicitement la Turquie est malheureuse dans son timing.

Tout le monde condamne des génocides. On n’a pas besoin de lois pour cela. Ceux qui refusent d’accepter que telle ou telle génocide – le Shoah, la Rwanda, les Arméniens – aient eu lieu se condamnent tout seuls.

Car la génocide des Arméniens a bien eu lieu. Il suffit de lire le livre de Taner Akçam « Un acte honteux » mentionné dans le texte pour en être convaincu. Même Attaturk l’a reconnu. La phrase vient de lui d’ailleurs.

L’article fournit bien les raisons pour la sensibilité des Turques sur cette question – biens acquis illégalement, xénophobie, kémalisme, nationalisme excessif et inapproprié. Mais pourquoi refuser d'en évoquer si même Attaturk l'avoue ?

Peut-être pour les mêmes raisons qu’on ne parle pas trop en France de Vichy ou plus récemment d’Algérie ? Trop de gens, encore vivants, ont eu les mains sales dans ces histoires – ce qui n’a pas empêché l’émergence en France de la montée du FN dont le leader a même été parmi les bourreaux !

C’est pareil en Turquie. Avec en contrepartie l’acte courageux d’Erdogan, sur une corde raide, qui essaie de réconcilier l’irréconciliable. Qui a le même courage en France ? Certainement pas les députés de tous bords qui espèrent gratter quelques votes supplémentaires en tournant le couteau dans la plaie turque. Cela ne coûte rien après tout...

Mais il n'empêche que la Turquie doit grandir et aller au bout de sa nouvelle logique. Le Kémalisme c'est le passé. L’UE et le Moyen Orient où la Turquie joue un rôle crucial sont le présent et l’avenir.

La Turquie doit choisir. Et nous devons l’aider à le faire.