Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)

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Visiteur

#2105 Re:

2013-12-05 21:11

#1886: Poissant Pierre, khâgneux AL -

"Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes." (Bossuet)

 

Pourquoi un agrégé (enseignant dans le secondaire) gagne-t-il plus qu'un certifié, tout en ayant une plus faible obligation de service ? Ne fournissent-ils pas le même travail, surtout lorsqu'ils enseignent tout deux dans un lycée ? Gagner plus est compréhensible : concours plus dur, plus d'argent. Mais travailler moins est injustifié.

 

Bonsoir Pierre,

Loin de moi l'idée de me rire du khâgneux en verve mais mal informé. Quelques précisions, à défaut.

Les agrégés ne sont pas censés "travailler moins" que les certifiés. Ils sont censés travailler prioritairement dans le cycle terminal du lycée (première et terminale) et dans l'enseignement supérieur. Telles sont les missions qui au départ justifient l'existence d'un concours bien plus sélectif que celui du CAPES. En France les obligations de service de la maternelle à l'université ont été établies selon le principe suivant : plus on avance dans le cursus scolaire, plus l'enseignement y requiert de spécialisation disciplinaire et de temps de préparation. Autre principe : les classes de première et de terminale étaient des classes à examen, elles engageaient donc un investissement et une responsabilité supérieurs de la part des enseignants qui en avaient la charge. D'où le fait que les obligations de service établies pour les agrégés sont inférieures à celles des certifiés; ils sont censés faire un autre métier, avec d'autres élèves, plus avancés dans le cursus.

La massification est passée par là. La réforme du bac aussi. L'augmentation bien plus rapide du nombre de certifiés que d'agrégés a encore affaibli le poids de ces derniers dans les syndicats. Or les syndicats ont choisi de défendre prioritairement la création de postes et la mobilité des certifiés, la possibilité pour eux d'enseigner à tous niveaux, y compris à l'université. Cela tombait fort bien, car on avait plus que jamais besoin de leurs (bons) services. Le calcul des obligations de service est cependant resté.

On peut très légitimement s'en émouvoir. On peut aussi s'émouvoir de ce que les jeunes agrégés ne se voient pas confier les classes pour lesquelles ils ont été recrutés dans bien des cas. On devrait s'émouvoir de ce que, le sachant, les jeunes les plus talentueux se détournent progressivement de l'agrégation. Peut-être cela sera-t-il votre cas?

Ce qu'il faudrait faire, c'est abaisser les obligations de service des certifiés dès lors qu'ils assurent les mêmes missions que les agrégés. Mais cela coûterait bien cher. Bien plus cher que ne rapportera la coupe vengeresse faite sur les salaires des profs de CPGE.

Merci pour votre soutien et votre regard critique quoi qu'il en soit.

Réponses

Mitch

#2147 Re: Re:

2013-12-06 08:20:33

#2105: - Re:

Bonjour,

Oui il y a bien des choses qui m'émeuvent. Entre autre choses:

- Qu'est-ce qu'un 'bon' prof? Le simple fait qu'il soit agrégé en fait-il de facto un bon prof? L'Agreg est-elle un pré-requis pour qu'un prof puisse être qualifié de 'bon'?  Cela pose la délicate question de l'évaluation des profs.

- Que fait-on des mauvais?. Ben oui, comme partout il y en a. Qui n'en a pas eu? On attend qu'ils massacrent des générations d'éléves? Cela pose la délicate question du status des fonctionnaires.

- Que deux personnes qui fassent le même travail ne gagne pas la même chose, et n'ai pas les meme conditions parce qu'il y a 30 ans l'un a passé l'Agreg et l'autre le Capes est choquant et d'hypocrite. Qu'il y ai une difference de salaire au départ c'est logique. Que des années après cette difference  persiste independemment de leurs performances l'est moins.

Cela pose bien des questions de fond qu'aucun ministre n'a jamais voulu mettre sur la table de peur de voir la rue se remplir.