Tous aux abris !
Le samedi 24 septembre à Paris, ne sortez pas, ne garez pas votre voiture autour du Palais de Justice, si vous habitez dans les 1er et 4ème arrondissements.

Tristane Banon qui accuse DSK de tentative de viol s'apprête à lâcher des pétroleuses manipulées et instrumentalisées à l'insu de leur plein gré".

Elles sont peu nombreuses, mais militantes politiques actives à l'excès sur les blogs de droite et d'extrême droite.

Elles vont manifester contre DSK pour lui barrer la voie de l'Elysée en 2012, peu importe les dommages collatéraux si elles mettent en péril la sacro-sainte présomption d'innoncence qui constitue pourtant la clé de voûte de notre système judiciaire réputé non arbitraire.

A une autre époque, l'initiative de Tristane Banon aurait révolté plus d'une personnes.

Mais, aujourd'hui dans la "République irréprochable" abâtardie, cela ne semble surprendre personne, puisque tout y est fait pour dresser les individus les uns contre les autres, à l'instar du débat sur l'identité nationale.

Qui oserait d'ailleurs critiquer l'enoyée spéciale de on ne sait quel quidam, mais qui en tout cas signe des piges pour des blogs de droite et vote à l'UMP ?

Il paraît toutefois inopportun de laisser ces pétroleuses pseudo-féministes jusqu'au-boutistes déambuler dans les rues de Paris en scandant des slogans liberticides, à double titre.

Primo : bafouer au vu et su de tous la nécessaire présomption d'innocence, c'est fouler aux pieds les principes fondamentaux sans lesquels la démocratie n'existe point. Si aujourd'hui, on crée un précédent consistant à condamner dans la rue des innocents reconnus par la justice, à quoi serviraient les magistrats et les tribunaux ?

Secundo : DSK a à son tour déposé une plainte contre Tristane Banon, que se passerait-il si les soutiens de celui que la justice américaine a déclaré innocent venaient au même moment, au même endroit, défendre sa cause ?

A mon sens, le lâcher de pétroleuses organisé par Tristane Banon est mille fois périlleux.

Non seulement, cette initiative assurément illégale est de nature à générer des troubles à l'ordre public, mais aussi et surtout, elle annihile totalement un grand pilier de notre système judiciaire, un rempart contre l'arbitraire connu sous l'ancien régime.

De ce fait, il n'est pas sûr, si elle est autorisée par le Préfet de police de Paris, que cette action hasardeuse et hautement risquée obtienne l'effet escompé, ni même le succès tout court.