كلنا ضد سليم الشيخ وفيصل لعرايشي

QUELLE RADIO TÉLÉVISION VOULEZ-VOUS une « RADIO-TELE-FISSION » ou une « RADIO-TELE-MISSION » ? :

La radio et la télévision création ange et démon tout dépend de ce qu’on veut lui faire dire et subir. Les médias peuvent contribuer à l’abrutissement total et la médiocrité générale de la population par un populisme hideux, et devient ainsi une « radio-télé-fission » exécrable, semblant de RTF importé.
Mais elles peuvent aussi assumer courageusement et avec abnégation un patriotisme vertueux et, espérons, une mission de développement économique, de conciliation sociale, et d’intégration culturelle, et devient ainsi une « radio-télé-mission » une vraie RTM formidable.

DU MATRAQUAGE DE LA « RADIO-TÉLÉ-FISSION » MOUSQUETAIRE INFATIGABLE DU SOUS-DÉVELOPPEMENT ?

Telle une bombe nucléaire la « Télé-fission » dégage des méga tonne de médiocrités et d’énergie destructrice qui déstructurent le référentiel identitaire, historique, entrepreneurial et culturel de la société marocaine par le flot d’imbécilité factuelle et de pauvreté créative et d’irresponsabilité collective qu’elle déverse jour et nuit sur le petit écran, et on oublie que l’argent que cette télévision à sensation distribue généreusement à tous vents est d’abord celui du contribuable.

Elle opère ainsi un déracinement anarchique et un pourrissement méthodique des repères pour consommer la rupture entre la mémoire collective et l’organisation sociale d’une part, et entre l’individu, la famille et la collectivité d’autre part, rien que ça !

Cette « radio-télé-fission » véritable désintégrateur social trouve confortable de se cacher derrière l’analphabétisme d’une partie de la société pour justifier l’injustifiable de la médiocrité sur une programmation qui insulte l’intelligence et la mémoire, et si la radio et télévision avaient justement pour mission d’élever le niveau au lieu de l’abaisser?

Qui se rappelle que la résistance marocaine aussi analphabète qu’on l’aurait imaginé, ce qu’elle n’était pas d’ailleurs, avait un niveau intellectuel nettement supérieur à beaucoup de demi-ignorants de notre époque. Avec les « Houna Alkahira »et « Houna Londonne » ou même « Houna Mouskou » les marocains des années 50, 60 et 70 et même 80 n’étaient pas si ignares, ni si hilares pour ne comprendre qu’une « darija » insipide et vulgaire des stations radios qui tirent vers le bas au sens propre et figuré.

Que certains « speakers café trottoirs » qui oublient les règles de bienséance et de respect de l’auditeur avec la vulgarité de leur blague et leur voyeurisme de racoleur au téléphone pensent qu’ils s’adressent aussi, « malheureusement » à des familles dont ils violent la pudeur, et que finalement il y’a une petite nuance entre un studio de radio et un bar, ce n’est pas uniquement la décoration et les micros, mais bien d’autres choses.

Ces speakers de dernière pluie qui parle « arancia » vrais ni-lingue, ni arabe ni français ne savent pas peut être que les marocains qu’ils croient ignorants et basiques ont une écoute très fine formée à apprécier des sommités d’info « Bendedouche, Alazrak, Belarbi, Belkadi, Rayane » vous connaissez? Vous voyez nos marocains sont habitués à la belle langue encore faut-il la maîtriser, vous êtes tous excusés, on ne donne que ce qu’on a, et pour ne pas me jeter la pierre vous pouvez aussi lire mes articles en arabe et pas uniquement en français.

Le problème réel et plus celui de la compétence de certains journalistes « prêt-à-parler » sans réfléchir et sans rougir, et surtout incapables de maîtriser au moins bien une langue du point de vue phonétique, diction, style et métaphore que de gâchis ?

Ce n’est pas donc l’audience qui pose problème car elle est souvent au fait de ce qui se passe dans le monde proche et lointain, même mieux informée, excusez du peu, que certains diplomates de circonstance.

Mais l’enjeu d’un tel choix pernicieux n’est pas autant s’approcher de l’audience que de neutraliser une langue nationale et la reléguer au second plan au profit d’un autre clan dans une guerre économique et culturelle sans merci.

Faut-il rire de tout et n’importe comment ? que fait-on à la radio et à la télévision pour stimuler l’esprit critique et de conquête, d’élever notre exigence et notre pertinence pour avoir d’autres alternatives que d’éteindre la télé lorsqu’on ne se sent pas calculé pour ne pas dire respecté? Attrapez la publicité et les annonceurs par n’importe quel moyen ne doit pas être en soi une faim sinon c’est vraiment la fin, la rentabilité s’arrête là où la responsabilité commence.

Cette « Radio-Télé-Fission » doit être comptable du bon usage des dirhams publics pour informer, instruire, divertir, cultiver et élever le goût du téléspectateur au lieu de le transformer en égout aspirateur de toutes les insanités n’ayant pour d’autre objectif de broyer inutilement les budgets par un dosage savamment orchestré entre copains, clients et coquins pour se partager le butin, et qui sent le rhume venir, qu’il se mouche.

Cette « Radio-Télé-Fission » qui opère une schizophrénie permanente de l’être et du paraître, doit se soigner et se réconcilier avec notre exception culturelle qui ne semble pas être la sienne, ou elle doit disparaître car elle agit dans un monde virtuel.
La radio-télévision est une responsabilité vitale pour ne pas la laisser à la merci du seul capital pour paraphraser Clémenceau qui disait la guerre était une affaire trop sérieuse pour la laisser aux mains des généraux.

LE FAR WEST DE L’OUVERTURE ATTRAPE MOUCHE DE TOUTES LES POURRITURES AU GRE DES CONJONCTURES :

Au nom d’une ouverture aux contours mal définis qui n’a aucune clé symbole de souveraineté pour ouvrir et fermer, on fait de tout et du n’importe quoi à la télévision qui de toutes les logiques elle ne retient qu’une seule, vendre et c’est tout.

La porte de cette « Radio-Télé-Fission » opère sur des glissières déglinguées qui peuvent à tout instant déraper de leur socle, elle ressemble à ces portes battantes d’un Saloon du Far West qui ne ferment jamais et ne protègent ni du froid, ni de la chaleur, ni des bourrasques du vent, ni des hors la loi qui peuvent débouler à chaque instant et tourner les paisibles parties de poker en feu d’artifice profitable au fossoyeur du coin.
Que de morts nous sert chaque soir la « radio-télé-fission » les valeurs, la beauté, la morale, l’intelligence l’éthique, et la finesse, et que de cadavres, la vulgarité, l’opportunisme, l’amateurisme, la langue de bois, la provocation et l’aliénation.

De tous les analphabétismes dont on fait cas pour dénoncer leur impact sur le sous-développement, l’on tait insidieusement un seul, à savoir l’analphabétisme culturel et identitaire de certains faiseurs de miracles de ces marocains qui se marrent.
L’ouverture et la maîtrise des cultures étrangères n’excusent pas et n’expliquent pas la médiocrité voire l’ignorance et le dédain de la culture d’origine. Et pour maquiller cette faiblesse impardonnable ces miraculés passent armes et bagages pour penser et agir dans une culture importée avec le résultat « miraculeux » que l’on sait, et se comporte en touristes au Maroc comme des étrangers qui moquent le sous-développement d’un air affecté, suffisant et amusé.

Cette orientation est tout sauf fortuite ou anodine, elle sert objectivement un intérêt économique évident pour neutraliser et suffoquer à l’origine tout effort d’entreprise critique ou de renaissance citoyenne et civique.
C’est la télévision du « supermarché de papa » qui nous transforme pernicieusement en dociles consommateurs de tout et de n’importe quoi et surtout producteur et novateur de rien du tout, c'est-à-dire « penser débile pour consommer facile et dépenser inutile ».

Le Maroc doit rester un marché, et marcher au pas de la logique de « papa » le marché tout sauf tolérant des différences qui dérangent ou déraillent des sentiers battus, quelle horreur, quelle grave erreur quel péché que de désobéir à la sagesse magnanime du marché !!!
Engagez les « BARRAH » s’il vous plaît pour apporter la bonne nouvelle dans les lointaines contrées, la télévision c’est vous, et vous c’est le marché ou ce qu’il fait de vous ou plus exactement ce qu’il vous prend en vous servant l’illusion de vous donnez, allez changer moi et plus vite que ça cette société, ces idées, ce folklore, enfin ces…quoi déjà !

Que de harangueurs, d’émeutiers, de parasites et de prosateurs analphabètes culturels pour moderniser à la hâte une société vieux jeu et mineure qui n’arrive pas à se débarrasser encore de son référentiel moral seul frein paraît-il pour son développement vague fourretout sans véritables de repères et infesté de pièges, de vipères et de meurtrières ?

DU PARAMETRAGE DE LA « RADIO-TÉLÉ-MISSION » VECTEUR CRÉATIF DE CITOYENNETÉ ET DE DÉVELOPPEMENT ?

Comment on peut concevoir le développement de notre pays sans mettre la mission d’accompagnement, de compétition et de prévention de la télévision au cœur de la dynamique de l’éducation, de l’entreprise, de la création et de l’investissement ?

L’effet d’influence et de mobilisation de la télévision ne doit pas uniquement se cantonner dans la détection et la promotion des nouveaux talents de la chanson, c’est bien là la seule industrie et orpheline, où le monde arabe est véritablement champion.

Paradoxalement autant la voix du monde arabe sur le plan géopolitique et diplomatique est presque inaudible et porte presque nulle part sur la scène internationale malgré son potentiel rentier colossal des pétro dollars économique sans véritable contrepartie stratégique ; autant ce monde arabe rivalise en « armée » de chanteurs, de chanteuses et de danseuses pour porter loin les couleurs nationales dans ces compétitions oh combien décisives et idéologiques de la star académie de l’Atlantique au Golfe, l’Union est en marche…enfin.

Voix pour voix, si personne ne nous écoute sur la scène internationale au moins donnant du tempo et de la voix dans les studios, c’est déjà ça. Que de pathos émouvant quand l’intellect est profonde hypnose ?

Curieusement presque aucune émission ou concours n’est organisé pour découvrir des talents littéraires ou scientifiques dans les lycées et les universités ou les centres de formation marocains. C’est bien de faire des émissions sur les cas des miraculés qui ont investi et réussi souvent d’ailleurs formés à l’étranger, mais une hirondelle ne fait pas le printemps.

Si on parle de développement humain dans ce pays il faut que la télévision rentre dans les écoles et dans les lycées pour que les « Vus à la télé » ne soient pas uniquement des chanteurs et des danseurs, mais aussi des grains de génie en poésie, en littérature, en peinture, en arts plastiques, en mathématique, en physique, en chimie pour enfin donner du goût et de l’envie à ces collégiens, ces lycéens, et à ces étudiants pour penser à autre chose que de « chanter à studio 2 M ou se noyer au détroit de Gibraltar».

Les uns se noient dans les plateaux de son et des sensations et les autres se noient dans les pateras guettées des poissons qui font réception. Enfin il y’a une vie après le son et surtout une possible avant le poisson ?

Si on parle du développement durable des collectivités territoriales et des régions mettons la télévision régionale au cœur de cette dynamique et donnons par esprit d’assistance et d’accompagnement la mission d’une école publique presque messianique pour mettre en scène le processus du développement, récompenser les actifs, bousculer les oisifs et les passifs et dénoncer les fraudeurs et les fautifs.

La culture du Show permanent qui mobilise tant les jeunes peut être utilisée à bon escient en donnant à ce Show un contenu productif et compétitif au service de la promotion de l’intelligence vecteur de créativité, d’innovation, de responsabilité et de participation et non pas uniquement du sentiment fond de commerce excédentaire de passivité, de regret, de lamentation, de pleurs et d’inertie.

Cherchons l’équilibre entre le cœur et la raison pour réussir le développement. Une jeunesse chanteuse et saule pleureur ne peut absolument pas relever les défis d’un monde sans merci pour les faibles et les incapables qui noieront leur déprime et leur délire dans l’alcool et dans la drogue, et rêverons de se produire dans les discothèques et les bars en attendant un départ au Caire ou à Beyrouth.

La télévision doit ainsi avoir une mission de détecteur de talents productifs en science, en technologie et en industrie pour accompagner le développement décentralisée des différentes régions du Maroc.

Le paysage de la télévision marocain a vu l’apparition rapide de plusieurs chaînes qui gravitent dans le sillage de la SNRT, mais ont-elles réellement l’impact escomptées en l’absence d’une programmation spécialisée qui ne serait pas du réchauffé des émissions généralistes redistribués au hasard des affinités ?

Y’a il vraiment une véritable stratégie, car de quoi de plus facile que de multiplier les logos si le contenu ne suit pas, ceci dit un effort considérable est fait pour améliorer le niveau général de la télévision marocaine, malgré des résistances et des lobbies qui verraient leur intérêts se confondre si l’intensité critique augmentait.

Certes on ne peut pas plaire à tout le monde, mais la mission d’une télévision publique est aussi de ne pas faire le jeu d’un monde à l’exclusion de tous les autres sinon elle n’est publique, elle devient une scène de concours hippique où les parieurs même si ils sont identiques ne misent sur les mêmes chevaux et ont différentes optiques.