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/ #1877 UNE BANALE AFFAIRE D'ARGENT - JUSTICE POUR DSK

2011-08-21 09:16

Par Stéphanie Fontenoy 0 commentaire(s)

Mardi, DSK jouera la stratégie du non-lieu
Rapport médical de la victime dans la presse, rumeurs d'arrangement financier… Le point avant l'audience du 23 août.

Le 1er juillet dernier, DSK et Anne Sinclair étaient arrivés d'un pas résolu au tribunal de New York. photo AFP
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Trois mois après avoir été inculpé pour viol par un tribunal de Manhattan, Dominique Strauss-Kahn, sa femme, Anne Sinclair, et sa fille Camille ont été aperçus à l'heure du déjeuner dans une taverne bien fréquentée du quartier de Tribeca, à deux pas de leur domicile new-yorkais. L'atmosphère à la table était décontractée et même joyeuse. À quelques jours de sa prochaine audience, prévue mardi prochain, l'ancien patron du FMI aurait-il de bonnes raisons de ne pas s'en faire ?



Depuis que l'ancien favori à l'élection présidentielle de 2012 a plaidé non-coupable, le 6 juin, des sept chefs d'accusation qui pèsent contre lui - dont tentative de viol (pénétration), acte sexuel illégal (fellation forcée) et séquestration -, la défense adoptée par ses avocats, Benjamin Brafman et William Taylor, n'a pas varié d'un pouce. Selon des sources anonymes citées par l'hebdomadaire américain « Newsweek » cette semaine, la stratégie des avocats de DSK est de démontrer que Dominique Strauss-Kahn a eu une relation sexuelle consentie avec Nafissatou Diallo, mais que la situation a dégénéré quand la femme de ménage a compris qu'elle ne serait pas payée pour le service rendu à l'ex-puissant diplomate international.

Le procureur embarrassé
Les avocats de DSK ont chargé les détectives privés de la société Guidepost Solutions d'interroger l'entourage et de fouiller dans le passé de l'accusatrice dans le but de la présenter comme une personne intéressée par le gain et qui tire avantage de ses relations avec les hommes. Le fait qu'elle soit liée à un trafiquant de drogue incarcéré en Arizona et que celui-ci ait déposé régulièrement d'importantes sommes d'argent sur un de ses comptes en banque corroborait leur théorie.

Benjamin Brafman et William Taylor disposeraient d'un autre atout. Selon les récentes révélations du « Wall Street Journal » et du site Internet Daily Beast, après que Nafissatou Diallo eut reconnu avoir menti sous serment sur les conditions d'obtention de sa demande d'asile aux États-Unis, son avocat, Kenneth Thompson, aurait proposé à la défense d'abandonner les poursuites au pénal contre la promesse d'une généreuse compensation financière pour clore l'affaire devant un tribunal civil. Une plainte a bel et bien été déposée par Nafissatou Diallo devant une juridiction civile du Bronx le 8 août. Le procureur de New York, Cyrus Vance, aurait demandé des explications à Kenneth Thompson sur ces rumeurs d'arrangement confidentiel négocié à l'amiable.

Si elle était avérée, cette tentative de marchandage pourrait être considérée comme une obstruction à la justice. « Il est illégal à New York d'accepter de ne pas participer comme témoin à un procès au pénal en échange d'argent », a déclaré à « Sud Ouest Dimanche » Matthew Galluzzo, un avocat new-yorkais qui a travaillé dans le bureau du procureur.

Coup médiatique
Face à la communication très contrôlée de la défense, qui réduit au silence son témoin principal, Dominique Strauss-Kahn, l'accusation a choisi la stratégie inverse. En décidant de montrer la victime présumée à visage découvert et de la faire témoigner dans la presse avant même le début d'un procès, Kenneth Thompson marque des points médiatiques. Mais il rompt avec les codes de discrétion habituellement requis dans ce genre d'affaires.

Dernier mouvement en date, il aurait facilité l'accès du magazine « L'Express » au dossier médical de la victime présumée. Ce rapport fait état d'une déchirure d'un ligament à l'épaule et de rougeurs au vagin, et conclut au « viol » et à l'« agression ». Suffisant pour être brandi par Me Thompson comme la preuve irréfutable de la culpabilité de l'ancien patron du FMI. Un coup médiatique de plus de sa part, puisque c'est justement au tribunal pénal de déterminer s'il y a réellement eu préjudice ou non.

Comme le rappelle Matthew Galluzzo, « si je tombe de mon vélo et que ma tête heurte le trottoir, et que je dis au docteur que quelqu'un m'a frappé avec une clé à molette, celui-ci va indiquer que la cause de la blessure est l'agression. Le médecin n'est pas un enquêteur ». Au procureur de l'État de New York de livrer sa conclusion mardi prochain, sauf nouveau rebondissement de dernière minute.

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