Non au parc éolien sur le plateau remarquable d'Innimond


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/ #2736 Quand l'appât du gain empêche toute réflexion ...

2015-02-21 03:27

Les éoliennes modernes ont un turbo-alternateur réversible. C’est-à-dire que, quand il n’y a pas de vent, on peut tout de même les faire tourner : il suffit de leur faire pomper de l’électricité au lieu d’en fabriquer. Pourquoi ? Selon Hervé Texier, professeur de mécanique des fluides et président de l’association Basse-Normandie-Environnement, les promoteurs de l’énergie éolienne font fonctionner les moulins, en les commandant par satellite, quand il n’y a pas de vent. Ça permet de faire croire qu’ils servent à quelque chose et de calmer la contestation qui va croissante. Aux environs de Rouen, on a construit — par dizaines, la construction est subventionnée, bien sûr, car les promoteurs, comme les banques, sont assistés ! — de véritables forêts d’éoliennes qui, la plupart du temps, ne tournent pas. Les protestations contre ce gaspillage incompréhensible et subventionné enflent. On fait donc tourner les moulins sans vent ! Pompant l’électricité au lieu d’en fabriquer. En France, en moyenne, les éoliennes ne tourneraient, sous la force du vent, que de 20 à 25% du temps.

L’évidence, c’est que les industriels, flairant la bonne affaire, se sont emparés du marché du vent. Et, parmi les premiers, AREVA et les fabricants de centrales nucléaires ! C’est à y perdre son latin — sous réserve d’en avoir un ! Les promoteurs courent la campagne pour implanter de nouveaux moulins

Comme nombre de ses collègues, le maire de Garcelles-Secqueville, Didier Jeanne, alléché par la perspective de toucher la taxe professionnelle, y était favorable, avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’un piège. « Des centaines d’hectares ont été préemptés, dit-il, on nous a raconté que nous faisions partie d’un véritable triangle d’or, et désormais, partout aux alentours, on assiste à une prolifération sans règle, anarchique, au mépris des populations et des paysages. » Il a donc rallié le camp des adversaires du vent.

Hervé Texier souligne que « quand l’argent tombe du ciel, plus aucun raisonnement possible ». Pour tenir l’objectif officiel des 13,5 gigawatts éoliens à installer d’ici à 2010, les promoteurs sillonnent le terroir. Ils arrachent la signature de contrats de location des champs aux maires, aux agriculteurs et aux propriétaires terriens en faisant miroiter les loyers de champs qui ne rapportent rien et la taxe professionnelle.

Les promoteurs vont empocher pendant quinze ans le rachat obligatoire, par EDF, de leur électricité intermittente — à un tarif fixé par la loi au triple de sa valeur marchande, afin de favoriser les énergies renouvelables. EDF se rattrape en répercutant le surcoût (rubrique «taxe CSPE») sur les factures de ses clients. Elle vient d’ailleurs de réclamer une nouvelle augmentation de ses tarifs. Quant à la taxe professionnelle allouée aux mairies locales, le promoteur éolien n’en acquittera qu’un tiers, le reste étant pris en charge par le contribuable. Le professeur Hervé Texier fait le calcul : « Pour chaque mégawatt installé, une éolienne rapporte annuellement 170 000 euros par an. Après déduction de tous les frais, 100 000 euros restent au promoteur. Et il faut noter que cela ne crée pas le moindre emploi en France. »