Non au parc éolien sur le plateau remarquable d'Innimond


Visiteur

/ #3646

2015-06-25 10:49

 

 


Une nouvelle enquête publique s’avère nécessaire pour le projet éolien en Pays d’Urfé


  L’enquête publique consacrée au projet de parc éolien à Cherier et la Tuilière ayant été invalidée, une nouvelle procédure va être lancée. De quoi ralonger encore la procédure d’instruction.
 
Long, très long… Les projets éoliens, souvent en proie à des vents contraires, sont des chantiers au long cours. Entre les études, le montage des dossiers, leur instruction, la construction des machines et leur exploitation, de nombreuses années s'écoulent bien souvent. Quand les initiatives aboutissent. Celui des Monts de la Madeleine ne fait pas exception.
 
Si les premières réflexions remontent à 2007, l'heure ici est toujours à l'instruction du dossier. Une étape qui devrait même prendre quelques mois supplémentaires. Le rendu de l'enquête publique menée entre septembre et octobre derniers était en effet attendu par les différents protagonistes en ce début 2015, mais cette dernière a été annulée par l'État. La raison serait liée à un défaut dans la publication d'un des documents par les services de l'État. Une erreur qui aurait pu aboutir à l'annulation pure et simple de toute la procédure. « C'est une sage précaution, estime ainsi Éric Cabrol, chef de projet pour EDP, le développeur du parc. Il vaut mieux perdre quelques mois maintenant plutôt que de voir une décision de l'État invalidée à terme pour une bête question de vice-de forme ».
 
« Quoi qu'il en soit, cela ne remet pas en cause le projet »
 
« L'important est que tout soit fait dans les règles », souligne également le maire de la Tuilière, Thomas Siettel. « Pour ce type de projets, on n'est pas à six mois près. Quoi qu'il en soit, cela ne le remet pas en cause ». Une nouvelle procédure va cependant devoir être menée. « Là, on repart comme au mois d'août 2014, avec la nécessité d'une nouvelle enquête publique pendant un mois, suivant une procédure classique », explique Éric Cabrol. Une situation toutefois assez rare, comme le reconnaît le chef de projet.
 
Ce qui n'est pas sans interpeller les opposants au chantier, à l'image de Pascal Poncet. Avec son conseil, le maire de Saint-Just-en-Chevalet a déjà fait part de ses arguments l'an passé à travers un avis et un rapport. Lui veut voir dans cette invalidation « l'amateurisme du promoteur, qui est pourtant entouré de spécialistes qui vieillent au bon déroulement de chaque étape. Ils savent très bien qu'il s'agit d'un terrain juridique extrêmement délicat ». Mobilisé jusqu'à présent, l'élu entend bien faire part à nouveau de ses réserves.
 
Vigilante aussi, l'association « Bien vivre en Pays d'Urfé » ne baisse pas les bras. Et paradoxalement, ce qui aurait pu apparaître à ses yeux comme une bonne surprise (à savoir un délai d'instruction rallongé), ne semble pas perçu d'un bon 'il. « Non, ce n'est pas une bonne nouvelle », réagit David Duperron. « On a fait tout notre possible pour que les gens se déplacent au cours de la première enquête, qu'ils soient d'accord ou pas avec le parc. Rien ne dit qu'ils vont se déplacer une nouvelle fois, s'inquiète le président. Ça n'a servi à rien, si ce n'est - quand même - à diffuser de l'information, ce qui manquait jusque-là. Les gens se sont davantage intéressés au sujet ». Et de regretter aujourd'hui encore « l'incertitude. On ne sait rien. Si l'enquête était aboutie, on en saurait plus, mais là, c'est encore du vent ». Pour autant, l'association ne compte pas relâcher la pression. Un nouveau flyer est en préparation. Elle entend aussi surveiller les autorisations de défrichements. Plusieurs parcelles manquent encore à l'appel. « Ça fait partie de ce qu'on va devoir régulariser », confirme le chef de projet.
 
Autant de sujets qui pourraient de nouveau insuffler le débat sur les hauteurs des Monts de la Madeleine, alors que s'annonce cette nouvelle enquête publique. Pour l'heure, les dates ne sont pas connues.
 
Aurélie Marchadier