NON à l'usine de METHANISATION à LA TORCHE !

visiteur

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2016-03-28 16:27

Agriculture : les usines de méthanisation fragilisées

http://www.paris-normandie.fr

Publié le 13/02/2016

Énergie.Les projets d’unité de méthanisation voient le jour au compte dans la région. Les freins et les difficultés sont encore importants.

Trois bâtiments qui ressemblent plus à d’immenses yourtes vertes et bleues qu’à de gros digesteurs de déchets agricoles. L’unité de méthanisation de Cléville, une des dix-sept installations en fonctionnement de l’ex-Haute-Normandie, avale chaque jour environ 60 tonnes de matière. Son cogénérateur produit à la fois de l’électricité (600 kW/h) et de la chaleur. Quelques degrés qui servent à chauffer les bâtiments agricoles et à sécher les céréales. L’unité fonctionne depuis 2011. Non sans quelques soucis : des frais d’entretien de moteur plus importants que prévus, et parfois un manque de matières premières. Beaucoup partent vers la Belgique où elles sont revendues bien plus chers. Même avec le coût du transport, le marché est plus intéressant. Et les gisements comme celle des pelouses, ne sont pas toujours à la hauteur. Une unité de méthanisation n’est pas une poubelle, et les déchets qu’elle avale doivent être propres. Alors, pour atteindre les 60 tonnes de substrat quotidiennes, les agriculteurs doivent parfois acheter les déchets. Ce qui fragilise le modèle économique. Pour aider ces unités, une prime au traitement des effluents d’élevage est en place depuis le 1er janvier, elle doit leur permettre de mieux couvrir leurs charges. Et plus globalement tout un travail de revalorisation des tarifs de rachat de l’électricité est en cours.

Il n’empêche. Au nord de la Normandie, seuls un ou deux projets voient le jour chaque année. Beaucoup plus dans le sud (ex-Basse-Normandie), notamment dans la Manche ou l’Orne.Le contexte d’élevage y est en effet plus favorable. Mais il subsiste encore des freins au développement des unités de méthanisation. D’abord la lourdeur administrative, qui est toutefois « nécessaire pour assurer la sécurité et la viabilité du projet », rappelle Marie Emilie Mollaret, ingénieure valorisation biomasse de l’Ademe*. Ensuite la multiplication des guichets pour obtenir les financements. Les porteurs de projet doivent s’adresser à la Région, l’Ademe et aux établissements bancaires. Bien souvent, ces derniers attendent l’accord des premiers pour débloquer des prêts. Et parfois, le serpent se mord la queue. Quand enfin l’unité fonctionne et produit du biogaz, elle rencontre des problèmes de rentabilité. « Le projet est parfois surdimensionné, note l’ingénieure. Les porteurs pensaient disposer de gisements plus importants ou produire plus de biogaz ». Un problème d’anticipation qui tend aujourd’hui à diminuer. Sans compter les pannes des machines qui font chuter les recettes. Jusqu’ici, la plupart des projets de méthanisation était monté pour produire de l’électricité et de la chaleur. Mais l’Etat souhaite favoriser la production de biométhane par méthanisation. Un biogaz, épuré, compressé, odorisé, puis injecté dans le réseau. De quoi alimenter les villes ou les véhicules. Le prochain débouché pour nos déchets agricoles.