NON à l'aire de stockage de déchets ultimes sur le Plateau


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/ #37 Non!

2012-05-20 22:45

Bonjour,
Je me permets de vous écrire afin de vous faire part mon expérience.
Je m’appelle Daniel Carrère, j’ai 40 ans. J’habite Marseille. A Avezac j’y ai une résidence secondaire ; J’y viens régulièrement depuis 20 ans et j’y ai de la famille (mon père est originaire du village). Je viens d’apprendre qu’il pouvait s’implanter à quelques kilomètres un site d’enfouissement…
Laisser moi vous faire part s’il vous plait d’une chose que j’ai vécue dans un de ces sites d’enfouissement (typique, comme celui que l’on nous promet sur un plateau).
Je travaille dans le milieu du cinéma, département décoration. Je construis et installe des décors. Pour le film « la main courante » de Claude Michel Rome en 2007, on devait pour les besoins de la scène, enterrer une valise contenant un cadavre en latex découpé en morceaux… dans une décharge. Richard Berry (le flic) trouvait un cadavre parce qu’un chien devenait dingue en reniflant le sol…
OK ; Chouette le truc… Plutôt drôle même… Bon alors nous voilà partis avec l’équipe dans un fourgon avec la valise et ses petits morceaux, des pioches et des pelles… Pour le site d’enfouissement des Pennes Mirabeau (60 hectares) près de Marseille.
On n’était pas encore arrivé qu’on a du arrêter le camion. Une odeur… Dingue à vomir. Super forte. On s’est jeté sur les chewing-gums (on avait que ça) et on s’est fabriqué des masques avec des vieux T-shirts.
On a passé le poste de contrôle… L’odeur… Et puis bon, fallait l’enterrer le truc… « Allez vite on fait le trou et on y va, on rentre, on se casse… ». Il était 8 h 30 et on est resté jusqu’à 11 h 30. Trois heures pour faire un trou gros comme une valise et reboucher. Trois heures à trois personnes. Un petit trou dans de la terre dure comme du béton armé de chemises, matelas, poussette, plastiques, moquette, bris de verre et trucs en tout genre… 60 hectares… Et l’odeur.
L’odeur c’est normal. C’est le méthane (gaz hautement inflammable) qui s’échappe de toute cette pourriture. Il sort par des tuyaux. Ils le récupèrent et le vendent.
La terre dure c’est normal. C’est qu’ils tassent tout ce qui vient avec des camions énormes en roulant dessus. En fait c’est une couche de merde, une couche de terre, une couche de m… 60 hectares ultra compacts formés de couches qui s’accumulent et finissent par fabriquer une sorte de montagne… avec des pentes…
Des pentes… Mais alors quand il pleut, l’eau elle va où ? Et bien elle dégouline, elle s’infiltre… Et le jus de tout ça il va où ?

Des sites comme celui-là on en a d’autres près de Marseille.
Vous en voulez un ? Moi non.
C’est dingue, comme si une prison de haute sécurité, une fabrique de produit chimique hautement toxique, des antennes wimax, n’était pas encore suffisant… On va y arriver là… aux Baronnies poubelles.
Merde mais y a une époque où on les aurait foutu dehors à coup de pieds dans l’c… ces cons !
Pardon là je m’égare, c’est l’émotion. C’est confus. Attends j’vais le dire autrement :
30 hectares de poubelles, c’est 30 hectares de trucs qui vont suinter à la première pluie pour gorger les eaux de sources… C’est 30 hectares d’odeur qui à la moindre brise… C’est 30 hectares de rien ou les oiseaux n’iront pas… C’est 30 hectares pour que quelques uns enfouissent des trucs dans notre sol (dont on ne saura rien) et le reste dans leur poche…
C’est 30 hectares qu’on va payer trois fois :
1/au magasin quand on achète le produit avec son plein d’emballage,
2/ lorsqu’on paye les taxes relatives au traitement des déchets,
3/lorsque le jus de suintement sera dans notre verre.
3 bis/sans compter qu’avec ce type de prestation haut de gamme à proximité, le prix du terrain au mètre carré va stagner pour un bon moment.
C’est un mauvais film. Dans un mauvais cinéma. Je suis écœuré. Il ne faut pas laisser faire ça. Sous aucun prétexte. 30 hectares. Il n’en est pas question.
C’est aux industriels, à tous ceux qui produisent ces trucs de les récupérer… Pas à nous. C’est à eux à faire attention, lors de la production, aux conséquences des produits qu’ils fabriquent. Pas à nous. Nous ne devons pas payer.

Merci.