Le cinema Méliès en Lutte !

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#67

2013-04-30 16:51

Il y a eu un dépôt de plainte, 46 jours de grève, des pétitions, des milliers de tracts, des disputes, une tentative d’occupation nocturne. Une « guerre civile » dans le Bas-Montreuil pendant trois mois entre les « pro-Goudet » (Stéphane Goudet, l’ancien directeur du cinéma ) et les « proVoynet » (Dominique Voynet, la maire Europe Ecologie, à l’origine d’une plainte pour détournements de fonds publics). Le 8 mars, le cinéma municipal de Montreuil a fini par rouvrir ses portes après le licenciement de trois salariés, dont l’ancien directeur. Et avec une nouvelle directrice, Nathalie Hocquart, diplômée de l’école de cinéma la Femis et ancienne directrice du cinéma de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Comment se porte le Méliès un mois et demi plus tard?

Pas trop mal, selon la nouvelle équipe du ciné d’art et essai qui affiche des chiffres de fréquentation plutôt stables par rapport à la même période en 2012. En légère hausse même, de 235 entrées, depuis le 8 mars. « Le bon fonctionnement est encore un peu entravé par un petit groupe, mais le cinéma va reprendre sa pleine activité à la rentrée de septembre », assure Nathalie Hocquart, qui avoue « avoir plein d’idées, plein d’envies ». L’ancienne équipe, elle, fait état de 1000 entrées en moins sur la première semaine d’avril par rapport à 2012. « Une catastrophe », juge-t-on. Du côté du Centre national de la cinématographie (CNC), on ne communique aucun chiffre.
Indulgence, attaques… les spectateurs sont partagés

Devant le cinéma, vendredi dernier, certains habitants avouent « bouder ». « Je ne remettrai plus les pieds ici! » lâche une femme d’une quarantaine d’années en courant vers la bouche de métro. Une autre cinéphile avoue avoir « soutenu l’ancienne équipe » et « participé à la manifestation », mais elle commence à se faire une raison. « Il n’y a qu’un cinéma à Montreuil, je n’ai pas le choix, je vais y retourner ». Liliane a elle aussi signé la pétition pour soutenir Stéphane Goudet. Elle est néanmoins indulgente avec la nouvelle équipe. « Il faut leur laisser du temps. J’ai déjà assisté à un débat très intéressant sur la Maison de la radio de Nicolas Philibert. »

A l’association de spectateurs Renc’Art au Méliès, on tacle « le manque de professionnalisme » de la nouvelle équipe qui a écrit « Emmanuelle Bedos » (et non « Devos ») à propos du film « le Temps de l’aventure » dans le programme, la disparition des débats, « les plages de publicités d’un quart d’heure », une programmation plus commerciale. « Des films sans originalité. L’autoroute de l’art et essai », persifle encore un membre de l’ancienne équipe.

Réponse de Nathalie Hocquart : « Notre contrat publicitaire est inchangé. Le mois prochain, on programme des documentaires comme les Conti ou Free Angela. On veut protéger les réalisateurs. Récemment, une réalisatrice a été prise à partie. Elle est repartie en pleurant. » Un seul sujet met tout le monde d’accord : le succès local du film de la cinéaste montreuilloise Solveig Anspach, « Queen of Montreuil ». L’histoire d’une femme qui se reconstruit après un deuil.

Réponses

Le C-ISM

#68 Re:

2013-06-05 21:12:51

#67: -

Le commentaire # 67 est la copie de l'article du Parisien en date du 29 04 13. Voici la réponse postée par le Collectif Indépendant des Spectateurs sur son blog www.lemeliesenlutte.canalblog.com, en date du 16 05 13

"Suite à la parution dans Le Parisien daté du  Lundi 29 Avril 2013 d'un article intitulé « Séances « normales » au Melies », le collectif C-ISM réagit :

Nous démentons formellement les propos de Nathalie Hocquart à propos d'un débat organisé au Méliès : la réalisatrice dont il est question n'a jamais été prise à partie. Au contraire, lors des échanges, certains spectateurs ont souligné qu'elle n'était pas visée par notre colère, liée au démantèlement de l'équipe et à la perte immense pour la ville de leur professionnalisme, ce qui nous semble une évidence au vu de ce que nous voyons aujourd'hui (erreurs grossières dans la programmation, pas de films jeunesse le mercredi après midi, presque aucune rencontre,...).

Nous avons été affligés que la réalisatrice soit prise en étau, au cœur de cette situation violente instaurée par l'équipe municipale. Il est regrettable que la nouvelle direction – une amie de 20 ans  de la réalisatrice - ne l'ait pas mieux informée du contexte dans lequel elle la faisait venir !

Dans ce même article, Nathalie Hocquart déclare qu'elle veut protéger les réalisateurs ! Elle évoque « La saga des Conti » mais programme ce film « fragile » 11 semaines après sa sortie nationale, et à la condition qu'il n'y ait pas de débat (étonnante méthode de protection, surtout quand on sait que le réalisateur et Xavier Mathieu ont animé bon nombre de débats par ailleurs). Nous aurions pu les accueillir avec la solidarité qui nous anime, comme lors d'un Méliès éphémère 3 .

De plus, on notera que Solveig Anspach, qui est citée dans l'article, fait partie des nombreux cinéastes qui soutiennent l'équipe démantelée.

Toujours dans la désinformation, Nathalie Hocquart, affirme que le bon fonctionnement est encore un peu entravé par « un petit groupe ». Au contraire, la reprise est faible, et notre groupe, plus important qu'elle ne le pense, est déterminé. On peut voir que lors de nos ctions, comme lors du débat cité plus haut, nous représentions quasiment la totalité des spectateurs présents et que sans nous, celui-ci se serait déroulé devant un comité plus que restreint.

Par ailleurs, comment oser dire que le contrat publicitaire est inchangé, quand il est prévu maintenant 10 mn de publicités et 5mn de bandes-annonces, ce qui représente l'opposé de ce que nous venions voir, un cinéma où la publicité était marginale et souvent pour des entreprises locales.

Cette « guerre civile » qui est évoquée n'est pas limitée au Bas-Montreuil, elle durera plus de trois mois, et n'est pas une question de personnes, ni de partisans politiques, mais de justice et de vérité ! En outre, notre collectif n'est pas  « pro-Goudet » comme il est dit de façon caricaturale dans l'article : nous ne défendons pas un homme mais une équipe qui réunissait des professionnels reconnus, dont l'honneur a été sali et qui a subi des sanctions qui nous apparaissent iniques.

L'article se termine par le mot deuil, mais c'est un mauvais jugement : nous ne sommes pas en deuil de notre cinéma de qualité mais au contraire, si nous luttons, c'est parce que nous croyons fermement à la réintégration de l'équipe et que nous irons jusqu'à la victoire"