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/ #393 La SNCF, 30 % plus chère que ses concurrents

2011-12-10 10:37

Un rapport interne de la SNCF le reconnaît, mais sans l’expliquer vraiment. La vraie raison ? Essentiellement les privilèges des cheminots. La conséquence ? Tout contribuable français soumis à l’impôt sur le revenu verse chaque année plus de 1.000 euros pour la SNCF. Ces évidences sont rappelées par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF.

C’est l’entreprise publique qui le reconnaît dans une étude interne dont le contenu a été dévoilé par les Echos dans leur édition du 24 février dernier. L’étude se base sur une comparaison avec des concurrents potentiels basés au Royaume-Uni, en Suisse, en Suède, aux Pays-Bas et en Allemagne et montre un écart de 30 % sur les coûts de production.
Les raisons de cette différence ne sont pas difficiles à deviner, même si l’étude ne les donne pas clairement : d’une part l’exploitation du réseau n’est pas standardisée comme dans la plupart des pays européens. D’autre part et essentiellement la différence tient au coût des privilèges dont disposent les agents.
Parmi les avantages des agents de la SNCF, rappelons leur temps de travail effectif qui est largement en dessous de celui de la moyenne des salariés français (15 % de jours travaillés en moins), les salaires de 15 % à 30 % supérieurs, les différentes primes accordées sans une véritable contrepartie, et enfin un départ à la retraite précoce (87 % des cheminots partent entre 50 et 55 ans et 99.7 % des cheminots partent à la retraite avant 60 ans) avec une pension moyenne élevée (400 euros de plus que la retraite moyenne du privé).
Mais ce qu’oublie de rappeler l’étude interne de la SNCF, c’est que ses coûts élevés sont en partie masqués par les nombreuses aides de l’Etat et des collectivités territoriales. Ils sont plus de 200 000 agents à travailler au sein du groupe SNCF pour un chiffre d’affaires de 30,47 milliards d'euros en 2010. Officiellement, l’entreprise annonce des bénéfices … sauf à préciser que l’Etat (et les collectivités locales) versent environ 7 Milliards d’euros de subventions directes à la SNCF et plus de 5 Milliards au RFF (Réseau Ferré de France). Au total : 12 Milliards d’euros de subventions !
La dette s’est élevée à plus de 10 Milliards d’euros en 2010 et le total de cette dette prise en charge par le RFF s’élève à 30 Milliards d’euros.
Au total, la SNCF coûte ainsi plus de 1 000 euros par an à chaque contribuable français soumis à l’impôt sur le revenu, qu’il prenne le train ou non. En dépit (ou à cause) de cette perfusion d’argent public, l’entreprise publique est largement dépassée par ses concurrents européens Pour la sauver, il ne reste qu’à mettre fin au statut de ses agents et à procéder à la privatisation. Serait-ce la prochaine révolution en train ?