pétition pour le maintien de votre sécurité à bord des trains

- en souscrivant à ce qui a déjà été dit par d'autres:
je préfère infiniment le contrôle dans un train à celui dans un Tram où on voit des gros bras arriver en bande, avec un sens du respect assez moyen. Même si je n'ai pas toujours apprécié les pratiques de certains contrôleurs poussés au chiffre, leur niveau de civilité est largement supérieur à celui de gens que l'on sent mal formés et assez rustres.
- pour moi, la présence d'un contrôleur a un côté rassurant. Le remplacer par quelques passages de policiers qui passent d'un train à un autre, n'a rien de rassurant. La relation à une personne n'a rien à voir avec celle à un groupe de passage. En voyageant sur des grandes lignes et en TER Auvergne puis Alsace, j'ai eu le plaisir de croiser régulièrement certains contrôleurs. Ils font un métier difficile, ingrat (je le dis en tant qu'usager qui ai parfois pesté et en tant que chercheur sur les conditions de travail). Je crains que, comme pour d'autres institutions dont on s'est privé, il faut qu'on voit le dégât d'une politique au rabais pour comprendre les dégâts. Le train est un espace social, avec des dynamiques relationnelles, de groupe et entre individus, et le voilà privé d'un cadre régulateur, de l'assurance que, quelque part dans le train, il y ait une personne prête à prendre en charge de manière responsable tous les risques évoqués plus haut. C'est une vraie question de responsabilité sociale de l'organisation: comment peut-elle s'engager de manière responsable face à ses usagers si personne ne la représente de façon constante, avec les qualifications nécessaires? Une autre mauvaise idée à méditer de suite pour l'écarte: remplacer le contrôleur par des caméras... Qui a jamais parlé à une caméra? Remplacer l'interaction possible avec une personne par le regard vide et impersonnel de la caméra. Le contrôleur, c'est pour moi une forme de présence responsable de l'organisation, une personne qui la représente et qui devrait plutôt être soutenue dans cette activité que tout bonnement supprimé.

Un nouvel enjeu pour le conducteur de train: le jour où on apprendra que des drames ont eu lieu sans que personne ne puisse intervenir à temps, sans que personne ne soit là pour représenter un cadre, des moyens d'action approprié en situation de crise, le conducteur aura sur la conscience d'avoir eu à conduire un train sans aucune possibilité de mettre un frein à ce qui peut se jouer dans le train. Ca ajoute aussi à la charge mentale pour le conducteur de train, à un sentiment d'impuissance sans doute déjà lourd dans les situations ou l'éventualité d'un accident. L'enjeu est le même pour les passagers: on ose plus facilement réagir dans une situation critique en sachant qu'une personne représente en permanence la sncf dans le train.