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Céjihaire

#22 Les « Dindons de la farce »

2012-11-01 07:51

Sommes-nous condamnés à chaque projet de loi de finances, à chaque projet rectificatif de la loi des finances, à chaque recherche de financement du déficit de l’état à expliquer, à démontrer, que la baisse de la TVA sur la nourriture en restauration n’est pas une « niche fiscale »?
La baisse de la TVA sur la nourriture est la rectification d’une règle comptable qui pénalisait la restauration Française. Cette injustice fiscale alourdissait nos charges et mettait en péril notre secteur composé essentiellement de TPE.
Ce n’est pas en répétant un mensonge qu’il devient une vérité.
La baisse de la TVA sur la nourriture a sauvé de la faillite de très nombreuses entreprises qui auraient entrainé par voie de conséquence la mise au chômage de leur personnel.
Les organisations professionnelles lorsqu’elles ont obtenu après 12 années de lutte la prise en compte de cette anomalie fiscale, confiantes que leur juste revendication avait été comprise et confiantes de la parole de nos gouvernants, ces représentants des restaurateurs n’avaient sans doute pas mesuré les conséquences de la signature du « contrat d’avenir » qu’on leur soumettait.Le risque était pourtant important : D’abord, de mélanger du fiscal avec du social, car nous savons qu’il est difficile et pratiquement impossible de revenir sur des acquis sociaux, alors qu’il suffit d’un arrêté pour changer une règle fiscale.
Le risque était encore plus important avec l’engagement de baisser les prix. Ceux-ci étant libres en France et les signataires n’ayant aucun pouvoir pour imposer à la profession à respecter cet engagement. Il fallait une sacrée force de persuasion pour que tout le monde « joue » le jeu. Et contrairement à ce que l’on entend chaque jour, bien ancrée dans la tête de nos clients par une force médiatique qui leur avait fait croire que la baisse des prix allait être spectaculaire : Nous avons pourtant baissés nos prix. Il y avait également l’engagement de créer des emplois. Les restaurateurs n’avaient rien à promettre dans ce domaine Ils le font naturellement. Nous ne sommes pas mécanisable et encore moins délocalisable. Seules les sociétés totalitaires peuvent imposer des créations d’emplois pour leur bon plaisir. En démocratie, nous créons des emplois uniquement lorsque nous développons notre activité.
Avec plus de 3 millions de chômeurs, avant que le vœu pieu de relocalisation des industries soit suivi d’effets, seuls les secteurs créateurs d’emplois seront et restent, les professions de service. La restauration fait partie de ceux-là.
Nous le prouvent chaque jour malgré le ralentissement de notre activité : Nous sommes devenus le premier créateur d’emploi de France.
Par-delà les organisations professionnelles un collectif des restaurateurs se mobilisent aujourd’hui pour exprimer l’angoisse que nous avons de l’incertitude face à l’avenir.
L’augmentation de la TVA aurait des conséquences dramatiques.


Réponses

KIRI64

#38 Re: Les « Dindons de la farce »

2012-11-05 13:47:06

#22: Céjihaire - Les « Dindons de la farce »

Bien formulé !!

Depuis les 12 années de lutte, nous n'avons jamais demandé de "jouer un jeu" ; nous avons réclamé un même taux de TVA que les boulangers, bouchers, chocolatiers et ventes à emporter etc. Pour donner une (toute petite) bouffée d'oxygène à nos entreprises et irradier à une concurrence déloyale et pouvoir dire à nos clients que la différence entre le prix du steak du boucher et du restaurateur est seulement dans le service et non pas les 15 % de taxes supplémentaires...

Mais ce jeu, nous l'avons tous joué ! Nous n'avions pas le choix ! Par les lois et les pressions médiatiques !!

- Les aides pour l'embauche dans notre secteur ont été supprimées
- Les salaires ont été revalorisés
- Complémentaire maladie obligatoire payé à moitié (en totalité dans notre cas, pour ne pas léser nos salariés) par l'entreprise  !!! Même pour les salariés (dans mon entreprise : 4 sur 6) qui sont déjà assurés ailleurs, qui ne souhaitent pas adhérer (que devient d'ailleurs cet argent ?? c'est Malakoff qui est le grand gagnant dans cette histoire)
- des investissements et mises aux normes ont été faits
- les prix ont été baissés, et surtout pas augmentés (comparez les prix avec nos pays voisins...)

Et même si le restaurateur, dans le pire des cas, aurait mis la totalité de cette baisse dans sa poche, il aurait payé plus d'impot sur les revenus et certainement de la TVA en le redépensant... Dans tous les cas cet argent revient à l'état et fait tourner l'économie (je connais très peu de restaurateurs qui roulent sur l'or)

 

Est ce que le gouvernement croit vraiment que les CONSOMMATEURS pouront dépenser 15 % de plus au restaurant en pleine période de crise ??? Nous allons forcément diminuer notre chiffre d'affaires (HT) d'autant, donc nous serons obligés de diminuer les charges (dont le personnel et les investissements). Je pense qu'en augmentant la TVA, les recettes de l'état n'augmenteront pas, par contre, les dépenses augmenteront.

Ou est ce que ces politiques souhaitent que ce soient les restaurateurs qui payent de leur poche LE DEFICIT DU PAYS ??? Et pourquoi pas les autres ?